Islande-France - 01.10.1949, Síða 26
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ISLANDE - FRANCE
JEAN GALLDTTI :
L'e§tampe §at^rique
et burlesque en France
On vient d’ ouvrir, á la Biblio-
t'néque Nationale, á Paris, une ex-
position qui doit durer tout le mois
de février et qui ne manquera pas
d’attirer ceux qui s’intéressent á
l’histoire de l’art et á la petite his-
toire.
On y a rassemblé, au nombre
d’une centaine, dans la Galerie
Mansard, des estampes caricatura-
les datant des XVIe, XVIIe et
XVIIIe siécles, et qui, presque
toutes, sont d’une extréme rareté.
C’est lá une importante et peu
commune contribution á l’étude
d’un genre trés spécial qui, jusqu’á
présent, n’a fait l’objet que de trés
peu de travaux, comme on peut s’en
rendre compte par une biblio-
graphie donnée á la fin du cata-
logue et qui ne comprend que quatre
titres d’ouvrages, dont trois sont du
méme auteur et dont le quatriéme
date de 1859.
II va de soi que les documents
sont plus rares á mesure qu’on re-
cule dans le temps; et ceci non
seulement par suite des destruc-
sem sumar voru notaðar við Kembs,
en aðrar komnar frá Hollandi. þar
sem unnið var með þeim að upp-
þurrkun Zuyderzée, að því að gera
skipgenga skurði fram hjá stíflun-
um.
Henri Jeanmaire.
tions, mais aussi parce qu’on se rap-
proche ainsi des origines de l’im-
pression et d’une époque ou l’on fai-
sait encore trés peu d’estampes. La
premiére piéce exposée, la seule
appartenant au XVe siécle, est un
exemplaire unique, d’ailleurs coupé
et recollé, et qu’on peut considérer
comme le plus vénérable échantillon
d’affiche qui existe en France. II
s’agit d’un placard illustré portant
une “Ballade sur la mode des hauts
bonnets”. On y voit quelques per-
sonnages coiffés de ces espéces de
chapeaux sans bords qui furent
portés sous Charles VII et sous
Louis XI; et le style des figures
comme des caractéres d’imprimerie
y est encore franchement “go-
thique”.
Les documents du XVIe siécle
sont abondants. Nous ne saurions
les examiner un á un. On y trouve
des satires de moeurs, d’une gau-
loiserie souvent un peu grosse, ainsi
que des caricatures politiques rap-
pelant les discordes civiles et les
guerres de religion, notamment un
échantillon de “ces vilaines figures
criées publiquement par les porte-
paniers de Mme Monpensier” qui,
raconte Pierre Lestoile, étaient dis-
tribuées, chaque jour, dans la rue,
au temps de la ligue, et sur les-
quelles le roi Henri III était publi-
quement bafoué.