Islande-France - 01.11.1947, Page 26

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24 ISLANDE - FRANCE Je cherchai un dictionnaire danois- frangais ponr vérifier ... Ce fut la fin de son professorat. Quelques années aprés, j’eus l’oc- casion de prendre des legons avec nn professeur du lycée qui avait étudié á Paris. J’avais appris la pro- nonciation et un peu de grammaire lorsqu’il se noya dans la rade de Revkjavik. C’est en 1891 quc se placc un événement capital pour moi, car c’est cette année-lá que je fis la connais- sance du commandant Littré. Cclui- ci, neveu du célébre auteur du Dic- tionnaire, naviguait sur le “Dupleix” croiseur qui était alors garde-cote en Islande. 11 était recu chez le consul de France et c’est lá que je le ren- contrai. II aimait á s’entretenir avec moi, malgré mon frangais défectn- eux. Pendant que le “Dupleix” effec- tuait son voyage d’inspection autour de notre ile, je tombai malade. Ma convalescence coincida avec son re- tour á Reykjavik. Le commandant Littré me prit en pitié, et pendant la semaine qu’il resta encore ici, il vint tous les jours chez nous deman- der de mes nouvelles. 11 s’entretenait cn anglais avec mon pére et lui sug- géra de m’envoyer en France l’année suivante, aussi bien pour ma santé que pour perfectionner mon frangais. S’adressant á moi, il me projjosa de correspondre avec lui et de me ren- voyer mes lettres aprés correction J’acceptai avec joie; certainement il ne se dontait pas que ma maladie durerait sept ans . . . Mais sa pa- tience n’a pas failli; nous avons cor- respondu réguliérement pendant cc long temps et c’est ainsi que j’ai ap- pris sa belle langue. Lorsqu’enfin mon médecin déclara que je pour- rais courir le risque d’un voyage sur mer ce fut encore lui qu imefit accep- ter comme pensionnaire á l’Ecole Maintenon de Nogent sur Marne. 11 était alors en retraite el résidait á Bagnéres de Bigorre. On lui avait promis dc me fairc prendre á la garc du Nord pour me conduirc á destina- tion: c’était tout ce quc le seul Fran- §ais de ma connaissance pouvait faire pour moi. Mes parents étaient un peu inquiets, car c’^tait la premiére fois que je quittais le bercail. Pour les tranquilliser, un Danois, mission- naire catholique á Reykjavik, qui se rendait á Calais, leur offrit dc s’oc- cuper de moi jusque lá. Au commencement de juillet 1897, je m’embarquai donc pour l’Ecosse et mon compagnon de voyage mc promena á Edimbourg ou, pour la premiére fois, je vis des arbres et un chemin de fer. Nous gagnámes Londres, puis Calais; lá je pris seidc lc train de Paris. Le trajet me parut intéressant; par contre, il me déplut de voyager enfermée dans nn coupé plein de monde an lieu d’étre sur le dos d’un bon coursier, commc j’cn avais l’habitude dans mon pays. J’éprouvai un réel soulagement lorsquc le train s’arréta en gare du Nord, car j’étais bien fatiguée; je me croyais arrivée á bon port, mais bélas! lá commencérent mes dif- ficultés: par suite d’un malentendu, je ne trouvai pas la personnc qui était venue m’attendre: il me fallait donc me débrouiller tant bien que

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