Islande-France - 01.11.1947, Blaðsíða 30
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ISLANDE - FRAN.CE
L’ISLANDE AU SECOURS DES
SINISTRÉS DE NORMANDIE.
Déjá, pendant la premiére guerre
mondiale, l’Islande avait fait parve-
nir de nombreux colis aux soldats
frangais.
Emus par les malheurs qui de nou-
veau s’abattaient sur dc nombreuses
parties de la France, plusieurs per-
sonnes dc Reykjavik decidérent, au
début de 1945, de venir au secours
des populations sinistrées. Un “Co-
mité d’Aide á la Normandie” fut
formé qui comprenait:
M. M. Pjetur Þ. J. Gunnarsson,
Président de l’Alliance Franyaise.
Alexander Jóhannesson, Profes-
seur á l’Université d’Islande.
Jóhann Sæmundsson, Médecin, An-
cien Ministre.
Mmc Aðalbjörg Sigurðardóttir,
M.M. Eiríkur Sigurbergsson, Né-
gociant,
Kristinn Andrésson, Député,
Sigurður Thorlacius Directeur
d’Ecolc.
Aprés des démarches auprés des
autorités frangaises intéressées, la
ville d’Avranches, aux trois quarts
détruite par les bombardements, fut
officiellement adoptée par l’Islande.
Des collectes s’organisérent qui
furent particuliérement fructueuses
puisqu’elles permirent d’envoyer la
valeur de 400.000 couronnes islan-
daises (plus de 13 millions de
francs) en vétements, lainages, lmilc
de foie de morue etc ....
“Petit par le nombre de ses habi-
tants, votre pays est grand par le
coeur” écrivait de ITslande, en dé-
cemhre 1946, le Maire de la ville
d’Avranches au Président du Comité
de Secours.
La cité meurtrie devait d’ailleurs
réserver un chaleureux accueil á
Monsieur et Madame Pjetur Þ. J.
Gunnarsson venus lui rendre visitc,
au début d’aout 1947.
Nous reproduisons ci-aprés le fac-
simile du compte-rendu qui parut á
cette occasion dans lc journal “Ouest-
France” du 7 Aout. A. R.
cette quinzaine chez elle, je pourrais
profiter de sa chambre, aprés quoi
nous aviserions. J’acceptai avec
reconnaissance, et c’est ainsi quc,
quelques jours aprés, je m’installai
dans cettc famille francjaise. Jc ne
devais revenir á l’Ecolc Maintenon
que pour prendre mes hagages. Les
Laurent m’avaient, pour ainsi dire,
adoptée et c’est toujours chcz eux
que jc descendis quand jc revins en
France par la suite. Aprés la mort
de Madame Laurent, son fils qui,
dans l’intervalle, s’était marié, m’
ouvrit, lui aussi, sa maison et me
traita connne une soeur. Décédé il
y a quelques années, il a laissé á
Paris deux enfants que je regarde
comme mcs neveux.
Si donc mon premier séjour en
France fut marqué d’une mésaven-
ture assez fácheuse, jc constate pour-
tant que la Providence a su large-
mcnt jne dédommager, car cela m’a
valu l’affection d’une famille fran-
yaisc durant trois générations.
Reykjavik, décembre 1947,
Thora Fridiiksson.