Bibliotheca Arnamagnæana - 01.06.1980, Page 184
166
longtemps un article, car il s’agit d’un manuscrit ou j’ai découvert un texte,
jusqu’ici inconnu, de la Deprecatio Gelasii. Le ms, tres mal décrit dans le
Catalogue des mss des bibliothéques publiques de France, est du IXe siécle,
en provenance de l’abbaye St Eloi de Noyon; les cahiers en ont été reliés dans
un ordre totalement arbitraire; j’ai réussi sans trop de peine å retrouver l’ordre
authentique des folios. Le manuscrit appartient å ce genre d’ouvrages auxquels
introduit assez bien 1’article de dom Wilmart sur «le Manuel de priéres de
saint Jean Gualbert» (Revue bénédictine de 1936). Ouvrages extra-liturgiques
composés en milieu monastique pour la priére privée, et qu’on défmirait bien:
« recueil méthodique de priéres autour d’une certaine distribution des psau-
mes ». Ils ont pour point de départ les suggestions d’Alcuin dans sa lettre(?)
Prophetiae spiritus (PL, Cl, 465-468). La distribution des psaumes suggérée
par Alcuin était par états d’åme ou situations spirituelles (pénitence, joie, etc.).
Puis on a imaginé des distributions par jours de la semaine. Le plus singulier
est certainement la distribution par dizaines de psaumes.
A notre ms 512 de la Mazarine, aprés une repartition des psaumes par jours
de la semaine, ou chaque psaume est suivi de son oraison psalmique, et
chaque série de psaumes de priéres privées et de litanies, nous avons:
fol. 17-22 (ex 143-150, du cahier 18, dont la signature est visible):...
quando psalterium incip(itur) dicendum est: Domine in adiutorium meum
intende...
Antiphona: Exclamemus... Ps. In domino confido (c’est le ps. 10).
Oratio: Deus qui contritorum non despicis gemitum. . . gratias referamus.
Suivent ensuite chacun des psaumes terminant chaque dizaine, avec å la
suite une oraison.
Most of the prayers to be said after ps. 10, 20, 30, etc., are private
prayers, which in no way correspond to ours, but here we also meet
with a distribution of prayers per decadas. A credibility gap must,
however, be said to exist between these early witnesses and our Pater
Noster Psalter, which cannot be traced farther back than to the thir-
teenth century.
In his above-cited study, H. Schneider retraces the theory of the
psalter divisions, by three and by fifteen, to its fons et origo in
Western tradition, St. Augustine’s Enarrationes in Psalmos (PL 36-
37), a work likely to have been included in every medieval library of
importance. It is interesting that St. Augustine’s conception of the
psalter should have been re-stated by one of the greatest vulgarisers of
the Middle Ages, Honorius of Augustodunum, in his introduction to the
Expositio in Cantica Canticorum (PL 172, 351):