Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1940, Page 29
LES ORGANES POLITIQUES EN FINLANDE 25
d’y donner suite. Une telle décision met fin aux relations de
confiance généralement indispensables entre le ministére et la
Chambre. En s’appuyant sur ses relations avec le président de la
République restées confiantes en dépit du vote de la Chambre,
le cabinet peut rester en fonction jusqu’á ce que les nouvelles élec-
tions aient permis de connaítre le point de vue du peuple con-
cernant la question litigieuse. La nouvelle Chambre des députés
se réunit trois mois environ aprés la dissolution; la premiére ques-
tion sur laquelle elle est appelée á se prononcer est celle qui a
donné lieu á la dissolution. Si la nouvelle Chambre adopte le
méme point de vue que la précédente — le résultat des élections
éclaircit déjá souvent la situation — le gouvernement doit s’in-
cliner. Il faut que le président accepte la démission du ministére,
consente á choisir un nouveau cabinet répondant aux exigences
de la nouvelle situation parlementaire et se résigne á continuer de
diriger les affaires du pays en collaboration confiante avec le
nouveau ministére. En raison de la situation indépendante que lui
donne la Constitution, le président peut intervenir méme per-
sonnellement, d’une maniére décisive, pour sortir d’une situation
exceptionnelle, mais il lui est impossible d’établir un régime per-
sonnel suivi.
Le gouvernement peut user du droit de dissoudre la Chambre
des députés — et il en a usé — pour faire pression sur celle-ci et
la faire céder. Au demeurant, quant aux rapports entre le gouver-
nement et la Chambre, le fait que le premier détient l’initiative
est peut-étre encore plus important. Toutes les affaires importantes
sont préparées par le gouvernement. En raison de la préparation
soigneuse des projets de lois et de l’usage efficace de son droit
d’initiative, le gouvernement est en mesure de guider effective-
ment les travaux de la Chambre. Les propositions émanant de
l’initiative des députés ont, en comparaison de celles du gouverne-
ment, relativement peu d’importance dans l’ensemble des tra-
vaux de la Chambre. Les propositions gouvernementales ont la
priorité aussi bien en séance pléniére que dans les commissions
parlementaires. Les ministres ont le droit de prendre la parole
avant les députés dans les séances pléniéres. Ils peuvent aussi
assister aux réunions des commissions de la Chambre et parti-
ciper aux débats á moins que les commissions dans certains
cas n’en décident autrement. Les ministres interviennent person-
nellement pour défendre et faire passer les propositions du gouver-
nement quoique les rapports officiels entre le gouvernement et la