Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1940, Blaðsíða 44
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LE NORD
du Storting norvégien, Lundeberg trouva le passage auquel il
avait pensé et demanda á Michelsen de lire á haute voix une dé-
claration de Spörck, dans laquelle celui-ci rappelait á plusieurs
reprises l’utilité des forteresses dans le cas ou la Norvége voudrait
faire une défense offensive.
Comme, la lecture finie, personne ne demanda la parole, la
discussion sur les fortifications était close en premiére lecture,
et on passa au débat sur la question des Lapons.
Lundeberg exposa les raisons pour lesquelles le Riksdag sué-
dois avait mis cette question au programme et invita Michelsen
á communiquer les résultats de la commission norvégienne qui
avait derniérement étudié cette question.
Michelsen dit: Le nombre des rennes qui passaient en Suéde
de Tromsö et du département de Nordland s’élevait actuellement
á prés de 8.000, tandis que le nombre des rennes qui venaient de
Suéde dans le département nommé était de 80.000—100.000,
dont beaucoup appartenaient á des personnes sédentaires. Avant
que la frontiére de la Finlande fut fermée en 1852, 50.000—
60.000 rennes norvégiens étaient allés paítre tous les ans pendant
l’été en territoire finlandais. La fermeture de la frontiére fin-
landaise avait détruit le rapport d’égalité réciproque qui avait
existé précédemment et qui avait été la base du codicille du traité
fixant la frontiére de 1751. La Norvége avait á présent moins
d’avantages avec des charges égales.
La population norvégienne se plaignait au sujet des déplace-
ments des Lapons de ce que les Lapons faisaient de grands dégáts
aux foréts en coupant les branches et les jeunes arbrisseaux pour
élever des clótures en vue d’empécher les rennes de rentrer en
Suéde avant l’époque prévue pour le retour; de ce que les rennes
foulaient et écrasaient le páturage des bestiaux de la population
sédentaire; de ce que les rennes passaient aussi dans les íles, ce
qui n’avait pas été prévu par le codicille, et de ce que les Lapons
amenaient des rennes dont ils n’étaient pas les propriétaires, mais
qui appartenaient á des personnes sédentaires, ce qui n’était pas
non plus conforme au codicille.
Michelsen proposa d’adopter comme base qu’on prolongerait
les conditions actuelles pour une certaine période, par exemple
10 ans; si, au bout de ce délai, on ne réussissait pas á se mettre d’ac-
cord sur un arrangement satisfaisant, on aurait recours á un tri-
bunal d’arbitrage pour décider si le codicille pouvait étre dénoncé
ou non. Il souleva les questions de savoir si une servitude d’Etat