Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1940, Page 47
LA CONFÉRENCE DE CARLSTAD
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tant la souveraineté, l’intégrité et les intéréts vitaux devraient
etre exceptées des cas litigieux qui seraient soumis á l’arbitrage,
et que chaque État déciderait lui-méme si l’objet d’un litige en
était.
Lövland était d’accord avec Hammarskjöld pour excepter
les questions affectant la souveraineté et l’intégrité, mais pensait
que « les intéréts vitaux », étant une notion beaucoup trop impré-
cise, ne devaient pas étre admis parmi les exceptions, et que c’était
á la cour d’arbitrage de décider si un litige concernait ou non les
catégories de questions exceptées.
Hammarskjöld était également d’avis que la convention de-
vait stipuler certains cas ou il serait impossible d’invoquer la régle
d’exception. Lövland, de son cöté, avait pensé que ce principe
n’était pas juste et que d’ailleurs une pareille clause serait super-
flue si on laissait á la cour d’arbitrage de décider s’il y avait cas
d’exception.
Les deux messieurs étaient d’accord pour admettre comme
condition préalable du traité d’arbitrage qu’on serait convenu
des autres sujets des négociations. Aprés que les autres délégués
eurent approuvé ce dernier point, on termina la discussion de la
question d’arbitrage. Un débat eut lieu au sujet des clauses pro-
posées et des points sur lesquels Hammarskjöld et Lövland étaient
d’opinion différente.
Ensuite Michelsen aborda la question des fortifications de
frontiére. Il déclara que la Norvége ne pouvait abandonner son
opinion quant á Kongsvinger et á Frederiksten. En ce qui con-
cernait örje et Dingsrud, la Norvége subordonnerait la question
á la condition de la création d’une zone neutre dans le sens précé-
demment indiqué par les Norvégiens. Il demanda si du cöté sué-
dois on était disposé á établir une pareille zone de part et d’autre
de la frontiére.
Le discours de Michelsen fut suivi d’un silence. Je me deman-
dais ce qu’on allait répondre du cöté suédois á sa déclaration caté-
gorique qu’il ne saurait en aucune fafon etre question de déman-
teler Kongsvinger et Frederiksten. J’avais peur que Lundeberg ne
déclarát qu’il était inutile de continuer les négociations.
Aprés une longue pause, Lundeberg commen^a: Pour re-
prendre ou Son Excellence en était restée, il voulait dire que les
Suédois n’avaient pas encore examiné la question d’une zone
neutre dans le sens indiqué par Michelsen. Quant á lui, il ne
voulait pas repousser cette idée, mais la question était délicate et