Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1940, Page 49
LA CONFÉRENCE DE CARLSTAD
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soit contraire á la neutralité dans la partie norvégienne de la zone,
et la Suéde vice-versa. On obtiendrait par lá cet avantage im-
portant que les puissances étrangéres n’auraient aucun prétexte
pour intervenir dans ce que chaque pays ferait dans sa propre
zone. Car c’était ce cöté-lá de la question qui pourrait donner le
plus facilement sujet á des divergences d’opinion et amener le ris-
que que d’autres puissances se mélent de nos affaires.
Le jeudi 7 septembre, les Norvégiens présentérent un mémo-
randum détaillé sur la zone neutre. On y indiquait d’abord le
sens de la neutralité de la zone. On précisait ensuite les concessions
que la Norvége serait préte á faire dans la question des fortifica-
tions. Kongsvinger et Dingsrud resteraient en dehors de la zone.
Örje et les forts de Veden et de Hjelmenkollen, qui faisaient
partie des fortifications de Frederiksten, seraient démolies, mais
la vieille forteresse de Frederiksten avec les forts de Gyldenlöve
et d’Overbjerget serait conservée dans l’état actuel. Ensuite cha-
cun des pays demanderait pour sa part la garantie d’autres puis-
sances pour sa partie de la zone neutre. Aprés la lecture du mé-
morandum, Michelsen appela l’attention sur le fait que lui et ses
collégues avaient bien un mandat impératif du Storting, mais
qu’ils se réserveraient le droit de saisir le Parlement de cette pro-
position de conciliation.
Lundeberg jugeait nécessaire d’examiner la proposition nor-
végienne avec ses collégues suédois.
Les délégués norvégiens devaient rester dans leur locaux
particuliers pendant les délibérations des Suédois.
Les commissaires se retirérent. Le secrétaire norvégien suivit
sa délégation. Berg et moi restions quelque temps á notre table.
II était ix heures 45 lorsque les délégations quittérent la salle.
Les discussions des Suédois se prolongérent. Les demi-heures pas-
sérent. Urbye, le secrétaire norvégien, rentra dans la salle et se
mit á converser avec ses collégues suédois. II se demandait pour-
quoi les délibérations étaient si longues. Un des délégués suédois
lui avait dit qu’il ne demanderait pas beaucoup de temps d’étudier
la proposition norvégienne. Urbye semblait énervé. Pendant que
nous causions, Lundeberg entra pour dire á Urbye de demander
un entretien particulier á Michelsen. Urbye alla chercher celui-ci,
et les secrétaires se retirérent. L’entrevue de Lundeberg et de
Michelsen se prolongea á son tour. II était plus de une heure et
demie lorsqu’on annonfa que la séance était remise á trois heures
et demie. Pendant le déjeuner, la délégation suédoise rédigea sa