Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1940, Blaðsíða 53
LA CONFÉRENCE DE CARLSTAD
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en séance commune. II se montrait qu’il n’était pas facile de
s’entendre. Le fond était déjá débattu; ce ne fut plus, comme disait
Hammarskjöld, qu’un échange d’offres et de contre-offres. Il
semblait que les Norvégiens consentissent bientot que la forteresse
de Dingsrud fut comprise dans la zone neutre et qu’elle fut en
conséquence démolie. Par contre les Norvégiens maintenaient que
Kongsvinger serait laissée en dehors de la zone et qu’on ne
toucherait pas á la vieille forteresse de Frederiksten ni á ses forts
de Gyldenlöve et d’Overbjerget. Si on ne pouvait pas se mettre
d’accord sur cette base, on proposa d’avoir recours á un médiateur.
Du cöté suédois on maintenait les premiéres conditions et ne
voulait pas accepter de médiation.
Dans la matinée du jeudi 14 septembre, la situation était trés
critique. C’était sans doute á cette situation que Lövland faisait
allusion lorsqu’il dit qu’il tenait sa montre á la main pour voir á
quelle heure éclaterait la guerre.
Le dénouement de la crise semble avoir été amené par le fait
que les Suédois présentérent dans la séance de l’aprés-midi une
proposition de conciliation tendant á ce que Kongsvinger restát
en dehors de la zone neutre et que ses fortifications ne fussent pas
démolies, mais qu’elles ne seraient non plus renforcées, ni les
ouvrages mémes, ni l’armement, ni la garnison. Quant á Frede-
riksten avec Gyldenlöve et Overbjerget, les vieilles forteresses
seraient conservées, mais les ouvrages récents seraient démolis.
Le vendredi 15, des signes annoncérent que la situation s’amé-
liorait. Staaff me dit de me tenir prét pour rapporter les questions
du transit et des cours d’eau communs, et Hammarskjöld m’en-
voya á Lövland pour lui demander une entrevue au sujet de la
question d’arbitrage.
Cependant, dans la soirée du vendredi, il se présenta une nou-
velle situation particuliérement critique. L’état-major général sué-
dois avait re^u des informations sur des mesures de mobilisation
importantes en Norvége. C’est pourquoi Lundeberg vint trouver
Michelsen tard dans la soirée et ils eurent une conversation qu’un
auteur norvégien a reproduite plus tard dans la revue « Sam-
tiden » d’aprés le récit de Michelsen.
Celui-ci aurait dit également á cet auteur norvégien que
c’était á ce moment que la guerre était le plus imminente. Je ne
sais pas comment la crise fut dénouée, mais le lendemain matin,
elle sembla passée et il paraissait également évident que l’entente
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