Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1940, Blaðsíða 64
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LE NORD
chiffre le plus élevé en 1905. De ces troupes, il y avait 1.500
hommes de la réserve et 7.700 de l’armée territoriale. II n’y eut
pas d’autres rappels.
Dans les Mémoires mentionnés ci-dessus de Sir Rennell Rodd,
on lit: « On accusait la Suéde d’avoir rassemblé 70.000 hommes
prés de la frontiére. Autant que j’ai pu apprendre, la Suéde n’a
jamais eu plus de 4 bataillons de troupes de frontiére, soit au
total z.ooo hommes. Par contre il y eut une mobilisation en Nor-
vége ». En Norvége, on croyait savoir alors qu’en septembre 1905
la Suéde avait sous les armes un effectif bien plus important que
la Norvége, mais comme une agression contre la Suéde était in-
concevable, ces troupes n’avaient pas besoin d’étre rassemblées
sur la frontiére.
Zone neutre. Arbitrage.
Si les délégués suédois s’étaient sentis obligés d’adopter une
attitude trés nette dans la question des fortifications, l’opposi-
tion devint bien moins vive entre les deux parties en ce qui con-
cerne la demande norvégienne relative a la création d’une zone
neutre dans le sens large du mot ainsi qu’á la conclusion d’un
traité d’arbitrage aussi complet que possible.
Dés le début, les délégués norvégiens avaient eu en vue d’é-
tendre la proposition de l’établissement d’une zone frontiére non
fortifiée de maniére á obtenir la démilitarisation totale d’un terri-
toire déterminé, territoire d’ou en principe toute activité militaire
serait bannie en temps de paix aussi bien qu’en temps de guerre.
En méme temps les Norvégiens proposérent un traité d’arbitrage,
question qui était d’ailleurs indiquée dans la lettre du Riksdag
suédois en date du 28 juillet. Les deux délégations étaient d’ac-
cord pour conclure ce traité, et les divergences de vues concer-
naient uniquement la question d’en définir nettement la portée
et l’étendue. Les Norvégiens pensaient enfin devoir satisfaire á
la demande suédoise d’excepter de l’arbitrage les intéréts vitaux
des pays, et, d’autre part, les Suédois acceptérent le point de vue
norvégien que ce serait la cour d’arbitrage (et non l’État en ques-
tion) qui déciderait de la question de savoir si un différend éven-
tuel affectait les intéréts vitaux du pays.
II semble bien qu’á l’origine au moins quelques-uns des délé-
gués suédois n’aient eu une connaissance précise de l’idée d’une
zone entiérement neutre, mais ils ne s’y montraient toutefois pas