Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1940, Side 65
LES NÉGOCIATIONS DE CARLSTAD
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hostiles, et, dés le 7 septembre, la délégation fit une déclaration
ecrite disant qu’ « elle ne s’opposerait pas á ce que la question de
la création d’une zone dans laquelle les fortifications construites
dans les derniers temps ne pourraient étre conservées ni de nou-
velles construites, fut rattachée á la question soulevée du cóté
norvégien de la création d’une zone neutre dans le sens large du
mot et á celle de la conclusion d’un traité d’arbitrage étendu ».
Cette déclaration fut répétée le 14 septembre.
Le 6 septembre avait eu lieu une assez longue discussion entre
les deux délégations au cours de laquelle il fut précisé qu’en cas
de guerre, la zone ne pourrait devenir théátre de guerre ni servir
de point de départ d’opérations militaires, et qu’en temps de paix,
on ne pourrait y établir des dépóts ni y rassembler des troupes.
Les Norvégiens présentérent alors un avant-projet, qui fut adopté
en principe. On fixa toutefois quelques exceptions éventuelles,
par exemple en ce qui concernait les corps de tireurs.
La délégation norvégienne considérait la question de la zone
comme réglée. Cependant les Suédois étaient revenus sur leur dé-
cision, et dans la journée du 21 septembre il y eut une longue
série de conférences particuliéres ou on discuta cette question et
ou les opinions étaient fortement opposées. Vers minuit on aboutit
á un résultat, mais la journée avait été pleine d’inquiétude.
Pour ce qui est des négociations relatives au páturage de
rennes, au trafic transitaire et aux cours d’eau, je me bornerai
á rappeler que c’était gráce aux dispositions conciliantes et á force
de travail qu’il fut possible, dans une période d’agitation, de ré-
diger et de signer, au bout de prés de trois semaines, cinq traités
importants et de grande portée.
En somme j’ose dire que ces conventions ont fait leurs preuves.
En 1927 les deux pays conclurent un traité d’arbitrage qui s’ac-
cordait mieux avec les vues soutenues par la Norvége en 1905, et
une nouvelle convention relative aux cours d’eau fut signée en
1931. Autant que je sache, on n’a pas soulevé de critique á l’égard
de la convention du transit. Quant au páturage des Lapons sué-
dois en Norvége, on a fixé dans l’intérét des deux États des dispo-
sitions complémentaires relatives á certains points. En 1907, en-
fin, la Norvége fit avec les quatre grandes puissances voisines
une convention qui a assuré á la Norvége sa souveraineté dans
ses frontiéres actuelles et avec la zone neutre. Ce traité fut abrogé
en 1927 sur dénonciation de la part de la Norvége.
Au cours de la discussion de la zone neutre, Michelsen fit