Islande-France - 01.11.1947, Síða 43

ÍSLÁNDE - FRANCE
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de vapeur qui s’éléve á une hauteur
de 60 á 70 métres.
L’Islande est parsemée de riviéres
rapides et abondantes oii truites et
saumons pullulent; souvent elles se
précipitent eu cascades avec un bruit
de tonnerre. Aux endroits oá elles
tombent á pic du niveau élevé des
hauts plateaux, elles se transforment
en magnifiques cataractes. Le tou-
riste qui revient de “Geyser” ne
manque pas d’aller admirer, á proxi-
mité, la plus célébre de toutes: “Gull-
foss”, la “cascade d’or”, qui étincelle
de toutes les couleurs du prismc
lorsque les rayons du soleil viennent
frapper I’écume qui s’en dégage.
Non, en définitive, l’Islande n’est
pas cette “ile morte et désolée, enve-
loppée dans l’humide suaire des
brumes” que certains voyageurs qui
n’ont pas su“voir”, ont quelquefois
décrite.
Et que d’erreurs aussi au sujet
de son bistoire! Beaucoup de gens
semblent confondre ce pays avec le
Groénland ou croire, du moins, qu’
une méme race habite les deux con-
trées, ce en quoi ils se méprennent
gravement.
La nation islandaise est avant tout
d’origine nordique (avec une légére
proportion d’éléments ccltiques); en
effet, les immigrants qui en sont lcs
fondateurs, sont venus de Norvége.
L’Islande fut découverte dans la
seconde moitié du 9° siécle et le
premier homme á s’y installer avec
sa famille (un Viking de Norvége,
nommé Ingolfur Arnarson) y vint
un peu aprés l’an 870. II est curieux
de penser qu’il choisit pour demeure
précisément le site ou s’éléve main-
tenant la capitale <Ie l’ile. Des im-
migrants qui suivirent, un bon
nombre étaient originaires de 1’
Ecosse et de l’Irlande.
En 930, I’ile avait déjá une popu-
lation suffisamment dense pour que
le besoin d’une organisation natio-
nale s’y fit sentir. En conséquence,
unc Assemblée Nationale ou Althing,
fut établie, munie du pouvoir législa-
tif et judiciaire. Cette république
dura trois siécles, jusqu’á ce qu’en
1262, un traité fut signé avec le
roi de Norvége, d’aprés lequel cc
dernier avait désormais le droit de
s’ intituler aussi “roi d’Islande” sans
que les Islandais perdissent leurs
prérogatives législatives. Depuis la
fin de la république, l’histoire du
peuple islandais a été, dans 1’
ensemble plutót triste. Les habitants
de l‘ile se virent peu á peu ravir
leur indépendance. Le roi de Nor-
vége et, plus tard (quand la Norvégc
et le Danemark, ne formérent plus
qu’un scul et méme Etat) le roi de
Danemark, augmentérent de plus eu
j)lus leur emprise sur le pays. Enfin,
un mono])ole commercial, au profit
des marchands qui jouissaient dc la
faveur royale, fut institué. II eut les
conséquences les plus désastreuses
pour la nation. Une lelle misére ré-
gnait dans l’ile que le chiffre de la
population s’abaissa au tiers de ce
qu’elle avait été quelques siécles plus
tót, á l’époque de la république.
Mais en ces derniéres décades, les
Islandais semblent s’étre remis á vi-