Le Pourquoi pas - 2012, Qupperneq 2
LE POURQUOI PAS
Entre Paris et
Reykjavík
Entre l’équateur
et le cercle polaire
Fondateurs :
Lea Gestsdóttir Gayet
Bergþóra Jónsdóttir
Virginie Le Borgne
Serge Ronen
Rédactrices en chef :
Lea Gestsdóttir Gayet
et Virginie Le Borgne
Journalistes :
Lea Gestsdóttir Gayet
Virginie Le Borgne
Guillaume Bara
Victor Gayet Gestsson
Egill Helgason
Philippe Meunier
Jean-Marc Plessy
Serge Ronen
Publicités :
Lea Gestsdóttir Gayet
Sandra D. Guðmundsdóttir
Virginie Le Borgne
Graphiste :
Bergþóra Jónsdóttir
Photographes :
Lea Gestdóttir Gayet
Virginie Le Borgne
Rut Ingólfsdóttir
(Une et dernière page)
Secrétaires de rédaction :
Lea Gestsdóttir Gayet
Virginie Le Borgne
Aurélien Bihr
Remerciements :
Gestur et Marie-Paule, Erik,
nos familles, les sympa-
thiques franco-islandais
d’Islande qui se reconnaî-
tront, la commune de Dal-
vík, les pêcheurs d’Islande à
Fáskrúðsfjörður, la liberté
et l’optimisme débor-
dant islandais, Jónsson &
Le’macks. Tous ceux qui ont
soutenu ce projet par leur
confiance et par leur finan-
cement, la France, l’Islande.
Impression :
Morgunblaðið
Hádegismóum 2,
110 Reykjavík
Islande
Le LPP se veut un journal
ouvert à toutes sortes
d´opinions. Pour soumettre
des articles ou des billets
d´humeur, veuillez envoyer
un courrier électronique
à l´adresse suivante:
lppreykjavik@gmail.com
Quand, sans plus de précisions, j’ai reçu il y a quelques mois un court mail
de mon amie Lea m’annonçant le lancement d’un journal francophone gra-
tuit, je me suis dit : pourquoi pas ?
J’avais visé dans le mille sans l’avoir fait exprès, puisque j’apprenais par
la suite que Le Pourquoi Pas serait le nom du canard en question. Je n’ai
jamais trop aimé la presse gratuite car de la France que j’ai quittée il y a
quarante ans j’ai gardé intact le sens de la critique de chaque chose. Râleur
par atavisme. Le business rend les gens frileux car tout enthousiasme spon-
tané s’y retrouve bientôt canalisé et laminé. Il fut un temps où des français
prenaient des risques gratuits et étaient même soutenus par les instances
gouvernementales, tel le commandant Jean-Baptiste Charcot qui a fait
naviguer son Pourquoi Pas sur les eaux les plus improbables de l’Arctique
,donnant son nom à des chaînes de montagne et à des glaciers et faisant
rêver toute une génération. Cela s’est terminé dans un naufrage en plein
hiver en 1936 et, de tout l’équipage, un seul mousse en réchappa. Ce Pour-
quoi Pas ci est en papier, léger et insubmersible. Personne n’est en danger.
Mais je réalise qu’il y a presse gratuite et presse gratuite. Point de Rupert
Murdoch à l’horizon. Là, je suis enthousiaste pour plusieurs raisons. Ce
journal est spontané et se lance sans avoir reçu aucune aide publique car il
paraîtrait que les caisses sont vides.
Ce journal, nous les français d’ici, nous l’attendions sans le savoir depuis
des années, pas tellement pour nous d’ailleurs, mais pour nos concitoyens
qui passent ici et n’arrêtent pas de nous questionner sur les même clichés.
On y songeait bien sûr quand on feuilletait the Grapevine (se prononce Ze
Grèpevaïne), son pendant anglophone qui traîne nonchalamment dans
tous les cafés et pubs de Reykjavík depuis pas mal d’années.
L’équipage de pirates qui lance ce journal a l’enthousiasme de la jeunesse
et sa beauté. Il y en a même une qui se permet de s’appeler non seulement
Virginie mais Le Borgne en plus, c’est la journaliste diplômée. Il y a son
amie de toujours à côté de laquelle elle est restée assise quelques années sur
les bancs de l’école noire (le nom islandais de la Sorbonne) Lea Gestsdóttir
Gayet, master en philo, qui, c’est troublant, est tout autant si islandaise
et si française que je la verrais bien comme reine sur un jeu de cartes. De
pique ou de cœur ? J’hésite. Bergþóra Jónsdóttir, oui c’est ça, essayez de
prononcer son prénom pour voir, l’amie d’enfance de Lea et, puisqu’on est
en Islande, sa cousine par la même occasion s’occupe de la mise en page et
du design. Mais rassurez-vous ce n’est pas qu’un journal de «djeuns» ou de
frangines puisqu’il y a un vieux briscard dans l’équipage en la personne
du journaliste Serge Ronen. Il n’est pas tout jeune puisqu’il a vécu une
partie de sa jeunesse en Islande dans les années soixante, dix ans avant
que j’y arrive moi-même qui ne suis plus de la dernière pluie. Un homme
d’expérience donc au milieu d’expérimentatrices cultivées et enthousiastes
dotées de cerveaux qui tournent ronds.
Ce journal s’adresse donc à toi qui est en train de le lire (à vous aussi, excu-
sez-moi) que tu sois du Québec, de Suisse, de Belgique, d’Afrique ou bien
sûr de France. Il devrait vous parler d’événements culturels et vous racon-
ter enfin l’Islande telle qu’elle est, pas seulement un magnifique pays pour
se balader, on le sait déjà, mais des histoires d’Islandais, une petite nation
avec ses contradictions, ses hauts et ses bas, son optimisme génétique sans
lequel elle n’existerait plus même si, parfois, cela l’a mise devant un mur,
son enthousiasme et son respect exagéré pour la chose culturelle, et ose-
ront-ils, ses travers particuliers. Ses liens passés avec la France et le Cana-
da, ce qui en reste et sa relation avec l’Europe et le monde d’aujourd’hui et
de demain. Si les Islandais battent les Français au handball on en parlera
aussi, soyez-en certains. Et même si c’est un match nul, car ici ce sera une
victoire.
Je vous souhaite bon voyage si vous partez demain à pied, à cheval ou en
voiture découvrir l’immense petit pays où les volcans font semblant de dor-
mir. Sinon, si vous vous apprêtez à rentrer au pays et bien prenez ce jour-
nal avec vous, vous ne l’aurez pas volé.
No2 Edito
Philippe Patay
L' q ip g Vêtements : Geysir / Photos : Aurélien Bihr