Le Pourquoi pas - 2012, Blaðsíða 11
No11
pas été mentionnées durant ces
deux derniers mois.
Quelles valeurs soutenez-vous ?
Quand des gens viennent de
l’étranger et se demandent
pourquoi l’Islande est le meil-
leur endroit pour être une
femme, pour élever ses en-
fants, je réponds juste que nous
avons décidé de bâtir notre so-
ciété sur l’égalité des chances
ainsi que la confiance. Nous
souhaitons que les gens soient
honnêtes, libres et tolérants.
Par exemple, l’Islande est un
des meilleurs pays où vivre en
tant que gay. Bien sûr tout ceci
est arrivé petit à petit. Nous
voulons que la société conti-
nue dans cette direction, car
je pense que c’est la bonne.
Cependant, ces dernières an-
nées, nous n’avons pas parlé
de ces sujets. Et j’ai désormais
l’opportunité de le faire. Mais
les débats tournent principa-
lement autour de la consti-
tution, de la manière dont
le droit de véto devrait être
utilisé et si c’était une bonne
idée de l’utiliser pour Icesave.
Si vous êtes élue le 30 juin
quelles sont les premières me-
sures sur lesquelles vous allez
vous concentrer ?
J’aimerais augmenter la colla-
boration entre le président et
les citoyens.
Je souhaiterais qu’il y ait une
coopération avec les politi-
ciens, les chefs de tous les
partis, la majorité et la mino-
rité dans le parlement, les
juges, qu’on essaye d’avancer
ensemble avec différentes opi-
nions, qu’on essaye d’encoura-
ger les gens à prendre sur soi
et à relativiser. La première
ministre actuelle -Jóhanna
Sigurðardóttir- a été au Parle-
ment pendant trente-quatre
ans, depuis 1978. Durant sa
carrière il n’y a jamais eu au-
tant de haine et de peurs dans
les débats au Parlement. Cette
atmosphère se propage sur la
société. Lorsqu’on regarde ce
qu’il se passe au parlement, on
se dit que ce n’est plus possible.
Mon but premier, et ce qui me
semble être le rôle principal du
président, est d’essayer d’uni-
fier le pays. Nous sommes
une petite nation, nous ne
devrions pas nous scinder en
petits groupes selon l’endroit
où on habite ou selon nos opi-
nions. Il y a tellement plus de
raisons qui nous unifient que
de motifs qui nous divisent.
Même si les temps ont été durs,
c’est le moment d’avancer.
Je ne dis pas qu’il faut qu’on
agisse comme si rien ne s’était
passé, je dis seulement que c’est
très important d’affronter ces
problèmes. Ĺ attitude avec la-
quelle nous le faisons est cru-
ciale. Ces questions seront le
fil rouge de tout mon mandat.
J’ai le sentiment que le prési-
dent en fonction pense que
ce n’est pas la peine de parler
du langage, du pays, de l’envi-
ronnement, de notre héritage.
C’est vraiment mauvais signe
si on pense qu’il est inutile de
discuter des fondements de
notre nation.
Comment voyez-vous le futur
de l’Islande quatre ans après
la crise?
Nous avons toutes les clés en
main pour reconstruire la
société. Nous avons de puis-
santes industries -pêche et
énergie-, une population culti-
vée et créatrice, une industrie
du tourisme très fertile. Nous
avons tout pour nous amélio-
rer et aller de l’avant. La crois-
sance est vulnérable, il y a du
chômage, il y a encore des pro-
blèmes que nous n’avons pas
résolus mais nous avons toutes
les possibilités pour aller dans
la bonne direction.
Le futur de l’Islande se trouve-
t-il dans l’Union européenne?
Je n’en sais rien... Personne
ne va rentrer dans l’UE main-
tenant. Ce n’est pas le bon
moment pour cette question.
Les négociations vont conti-
nuer pendant encore quelques
années et si le nouveau gou-
vernement, qui sera élu dans
quelques mois, décide de conti-
nuer les négociations, c’est un
point qu’on devra soulever
dans deux, trois ans mais cela
dépendra de ce qui se passe
dans l’UE. Dans tous les cas, ce
sera au Parlement et ensuite à
la nation de décider.
En tant que femme candidate,
quel message souhaiteriez-
vous adresser à l’Europe?
Les femmes, à tout âge, ne
devraient jamais être exclues
d’emblée pour ce qu’elles sont.
Même si je ne gagne pas le 30
juin, je pense que j’aurais au
moins fait quelque chose de
bien. J́ aurais encouragé les
gens à avoir des débats. Pour-
quoi n’est-ce pas bien qu’une
femme, enceinte, se présente
à l’élection présidentielle ?
J’aurais au moins introduit le
débat! C’est juste une question
d’habitude à prendre...
Par Virginie Le Borgne
Photo : Nýtt líf
Að velja sér forseta er ekki auðvelt, hvað þá
þegar 6 manns sækjast eftir hlutverkinu.
Að hitta Þóru í aðdraganda kosninganna
var bæði áhugavert og hjálpaði mér að gera
upp hug minn. Það var gaman að hlusta
á hana segja frá bæði góðum og slæmum
hliðum framboðsins, tala um sín stefnu-
mál varðandi ESB og á sama tíma gera
sér fyllilega grein fyrir því að við búum
í heimi sem stjórnast af miðaldra karl-
mönnum. Hún vill leggja mikið upp úr
grunngildum samfélagsins, mannrétt-
indi, jafnrétti, traust. Henni finnst traust
mikilvægur hlutur og það er eitthvað
sem allir mættu taka sér til fyrirmyndar,
hvort sem þeir eru 37 ára kona í framboði í
fyrsta sinn, eða 69 ára karlmaður í fram-
boði í fimmta sinn.
Il ń est pas évident de décider pour qui
voter quand 6 personnes se présentent
aux présidentielles. J́ ai rencontré Þóra à
quelques jours du vote et cette entrevue a
influencé mon choix. J́ ai aimé l´écouter
parler simplement des bons et des mau-
vais côtés d úne vie en politique; parler de
l´Union européenne ainsi que du fait que
notre monde est dirigé par des hommes
de plus de cinquante ans. Ses valeurs
fondamentales sont la défense des droits
de l´Homme. A son sens la confiance est
un concept essentiel dans les relations
humaines et ć est ce que tout le monde
devrait constamment avoir à l ésprit.
Que l ón soit une femme de 37 ans qui
se présente pour la première fois ou un
homme de 69 ans qui se présente pour la
cinquième fois.
Sandra, 25 ans.
«Le prési-
dent représente
ce que nous
sommes censés
protéger pour
les prochaines
générations,
à savoir no-
tre pays, notre
langage, notre
culture.»