Islande-France - 01.10.1948, Blaðsíða 25
ISLANDE - FRANCE
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JEAIV-BAPTISTE CHARCOT
IN MEMDRIAM
ReQois, ö grand Charcot, le dernier adieu.
I)e l’Islande qui jdeure et s’incline en silence.
Avec toi ellc a vu, jcreux viril, la vaillance
S’engloutir dans les i'lots, telle un rayon des cieux.
Klle voudrait avoir en elle le supréme
Pouvoir de t’arracher aux mains de la Mort hléme.
C’est que l’Islande porte en son áme l’amour
De tous ceux qui se sont consacrés á la táche
De dissiper la nuit, et partout, sans reláche,
Vont porter la clarté victorieuse du jour.
Sans peur tu es allé, vikiug de la science,
Par des flots inconnus, braver les éléments
Et le monde te doit ses nouveaux continents,
Ton besoin de savoir, ta divine impatience,
D’arracher au Grand Nord son énigme cachée,
Inlassable chercheur, t’avaient souvent porté.
Sur les bords désolés de notre froide Islande;
Hélas! Je crois te voir, á la barre, debout,
Diriger ton bateau vers le fatal remous,
Ou dans la nuit sombra ton audace si grande.
Couronnées d’une gloire étemellement pure,
Moderne chevalier, tes prouesses, je sais,
Dans l’oubli ténébreux nc sombreront jamais:
La froide Mort, pourtant, est bien cruelle et dure ....
0 France, peuplc ami, nous pleurons tes enfants ....
Le vent t’apportera, par dessus l’Océan,
Le salut douloureux de l’Islande sincére;
Et les flots se brisant sur tes cötes, demaiu,
Te diront que lá-bas, de son pays lointain,
Tont un peuple endeuillé te tend ses mains de frére ....
Grétar Fells.
(Traduction de Pierre Naért).