Islande-France - 01.10.1948, Page 39
ISLANDE- FRANCE
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ALLDCUTIDN
DE MDNSIEUR LE
PRDFESSEUR ALEXANDER JDHANNESSDN
RECTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE REYKJAVIK
Mesdames, Messieurs,
Au temps de Saemundur le Savant
qui fut le premier étudiant scandina-
ve á rUniversité de Paris, le graml
pays de France n’était pour mes
compatriotes qu’une contrée mysté-
rieuse.
Maintenant nous connaissons le
röle éminent que le peuple frangais
a joué dans l’histoire du monde.
Nous savons que dans les domaines
de la science, de Fart et de la lit-
térature la France, de tout temps, a
marché á la téte des autres nations
de l’Europe. Nous savons que les
idées de liberté, d’égalité et de fra-
ternité qui, depuis le dix-huitiéme
siécle, ont occupé et influencé le
monde entier, tirent leur origine du
Reykjavik: c’est au milieu dc Fin-
fortune qu’on reconnait ses amis:
et les témoignages d’indéfectible
attachement qu’alors ils ont constaté
les ont beaucoup aidés á supporter
ces temps d’épreuves. Depuis long-
temps, ils se sentent “des nötres”, et
M. Voillery veut ])ien attribuer ce
fait á un certain nombre de qualités
que peut-étre il nous attribue avec
trop d’indulgence. Fier d’avoir
représenté son pays, le 17 Juin 1944,
sur le Lögberg de Thingvellir ou
grand pays qui a été appelé la
“terre majeure”, ou la “douce Fran-
ce”.
Mais qu’admirons-nous particulié-
rement chez le grand peuple de
France? Nous, Islandais, nous som-
mes des hommes froids et indolents,
et lious admirons la chaleur, la
vivacité et l’agilité du peuple
fraiiQais; nous vivons sous un
ciel nordique ou, se querellant avec
bruit, la tempéte et la pluie alternent
toute l’année, tels deux honnnes dont
chacun s’efforcerait de prendre le
premier la parole: nous admirons et
désirons la douce chaleur, le ciel bleu
et la tranquilli té de l’atmósphére
frangaise; nous sommes des hom-
mes lourds et sonibres qui n’osons
nous exprimer que dans des formes
renaissait notre vieille république, il
souhaite enl'in que la France, relevée
de ses ruines et l’Islande, dont la
situation quelquefois difficile va
pourtant s’améliorant, ne cessent de
longtemps de coopérer et de s’aimer.
Ses paroles, dont les derniéres ont
été prononcées en islandais, sont
trés vivement applaudies, cependant
que l’assistance, debout, écoute l’or-
chestre qui méle les accents de nos
dcux hymnes nationaux.