Islande-France - 01.10.1948, Side 43

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ISLANDE - FRANCE 41 réconomie islandaise était d’ailleurs devenue tellement évidente, qu’á liart les gouvernants qui n’avaient jamais voulu en convenir, personnc nc pouvait ne pas s’en rendre comj)te. Au milieu du dix-huitiéme siécle, les Islandais entreprennent eux-mémes, sous la conduite de leur grand chef Skuli Magnusson (1711 1793), une lutte acharnée pour leur redres- sement. Ces efforts ne portant guére de fruits, on s’attaque ouvertement au monopole, tanl et si bien que, devant un véritable mouvement d’o- pinion, celui-ci est en partie levé en 1787. Dés la fin du seiziéme siéclc, la littérature islandaise a commencé d’attirer l’attention des savants étrangers. Les oeuvres d’Arngrimur Jonsson, en particulier (1568—1648), ont un renom considérable, non seulement dans les pays nordiqucs, mais dans toute l’Europe, et ie car- dinal Mazarin lui-méme les connait et s’y intéresse. Cela stimule les Islandais qui veillent avec soin á entretenir leur héritage culturel. II faut rappeler á ce propos le nom du professeur Arni Magnusson, qui organise la collection importante dc manuscrits islandais de l’Université de Copenhague. A la méme époque, la nation s’enrichit de grandes oeuvres d’inspiration luthérienne: les “Passiusalmar” (Cantiques sur la Passion de Jésus-Christ) de Hallgrimur Pétursson 1614—1674), el le Sermonnaire de l’évéque Jon Vidalin (1666—1720). Plus tard, dans le courant du dix- huitiéme siécle, l’influence du ra- tionalisme européen, qui prétend élargir le domaine de la littérature, surtout dans un but de vulgarisation, se fait trés nettement sentir sur certains érudits et hommes de lettres islandais tels que le conseiller Jon Eiriksson (t 1787), l’évéque Hannes Finnsson ( |1796), le président de tribunal Magnus Stephensen (f 1833). Pendant un certain temps, cette influence et I’effort du pouvoir royal pour améliorer l’économie et la législation du pays vont de pair: l’une et l’autre aboutissent á peu de chose et se perdent dans le boule- versement des guerres napoléo- niennes. Le nationalisme islandais n’a pas disparu pour autant: l’apparition du romantisme va coin- cider avec la rcprise de luttes politi- ques qui, poursuivies avec ténacité pendant un siécle et favorisées par les événements, conduiront, comme nous allons le voir, á la fondation d’une seconde république indépendante d’Islande. Ces nouvelles luttes commencent vers 1830. Elles puisent leur force dans les transformations politiques qui, cettc année-lá, marquérent heaucoup des pays d’Europe, le Danemark, entre autres. II est d’abord question d’instituer á Copenhague unc Assemblée consul- tative qui secondera le pouvoir royal et dans laquelle l’Islande aura son représentant. Mais les Islandais revendiquent le droit d’avoir “leur” assemblée, chez eux. L’ancien Parle- ment islandais, qui n’avait été depuis longtemps qu’une assemblée ju- diciaire, venait d’étre supprimé quel-

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