Islande-France - 01.10.1948, Qupperneq 11
ÍSLANDE- FRANCE
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Surtre oí/ veruntlur-
spek iu (I 'Exiséen tiu lisnue)
JJVAÐ er eiginlega verundarspeki,
þessi heimspekikenning, sem svo
mjög liefur verifi rædd um nokkur
undanfarin ár bæði í Frakklandi
og að meira eða minna leyti i öllum
löndum?
Þessi spurning kynni að virðast
óþörf. Samt ber oft svo við, að vér
hittum fyrir menn, jafnvel mennt-
aða menn, er iiafa ekki gert sér
íulla grein fyrir merkingu þess orðs.
Það er fvrir slika menn, er reynt
aussi gráce á eux que furent sauvés
certains poémes norvégiens des 9éme
et lOéme siécles, aussi bien certains
chants des scaldes que ceux des
poémes eddiques qui peut-étre
ont été composés en Norvége.
Ils ont ainsi fait preuve d’une activi-
té culturelle tellement différente
qu’elle doit s’expliquer par une dif-
férence originelle de culture. A l’ex-
ception en effet de quelques poémes,
dans la mesure ou ils auraient été
conservés intacts, tout cc que les
Islandais ont consigné de l’histoire
du passé des nations nordiques est
imprégné de leur espri t particulier.
II n’est nullement exagéré de dire
qu’ils ont donné ainsi á leurs fi’éres,
et en particulier aux Norvégiens, un
passé. Le “Heimskringla” (la saga
des rois de Nox-vége), éci'it par l’Ts-
landais Snori’i Stui’luson (1179—
1241), fut au XVIIe siécle pour
ceux-ci comme une sorte de révéla-
tion de leur ancienne gloire, gloire
qu’ils avaient eux-mémes ouhtiée; et
cet ouvi'age a toujours été depuis
pour eux conunc une sorte de “bible
nationale”. Mais dans quelle xnesure,
malgi'é les quelques renseignements
sui's que possédait l’histoi'ien, tout
cela était-il un passé norvégien?
Tous les événements étaient vus par
des yeux islandais et décrits par des
maitres islandais, certaines choses
étant transformées, d’autres inven-
tées de toutes piéees, en particulier
les dialogues et les discours. Quelle
image les Norvégiens pouri'aient-ils
se faire, par exemple, du roi Olaf le
Saint, si leurs pi'étres avaiexit été les
seuls á en parler et si son caractére
n’avait pas été fixé définitivement
par un homme d’état islaxxdais lihre-
penseur?
Oe qui se passa á York, en 948,
est bien le px'ésage symbolique de
ce qui va mai'quer la littéx'atui’e is-
landaise des siécles suivants: et c’est
ce qui nous a amené á rappeler le
souvenir de ce paysan d’Islande qui,
mis en présence d’un roi norvégien,
établi sur teri'e anglaise, réussit á
lui extoi’quer le pai’don d’une grave
offense en le charmant, lui et sa cour,
par un chant dont le principal mérite
était de se conformer aux í'égles de
l’art lyi’ique européen le plus récent.