Gripla - 20.12.2018, Blaðsíða 113
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dont les deux phénomènes les plus marquants sont, d’une part, la conquête
du pouvoir en norvège par Óláfr Haraldsson, et, d’autre part, les relations
conflictuelles entre les royaumes de norvège et de Suède. Depuis le chapi-
tre lix, et plus encore depuis le chapitre lxviii avec le début de la longue
relation des démarches qui furent entreprises en vue de «l’établissement de
la paix» entre le roi de norvège et le roi des Suédois (la friðgerðarsaga, selon
le titre qui est donné au chapitre lxviii dans plusieurs manuscrits et que
l’historiographie moderne a repris à son compte), ces deux phénomènes
font l’objet de deux récits parallèles: l’attention se porte tantôt sur la mis-
sion diplomatique en Suède du norvégien Bjǫrn stallari et d’autres envoyés
du roi Óláfr Haraldsson, parmi lesquels l’Islandais Hjalti Skeggjason (cha-
pitres lxviii-lxxii), tantôt sur l’élimination des derniers chefs norvégiens
qui tentèrent de s’opposer à la volonté d’hégémonie d’Óláfr Haraldsson sur
l’ensemble de la norvège (chapitres lxxiii-lxxv).
Ces chefs sont décrits par l’auteur comme étant les rois des pays de
l’oppland (chapitres xxxvi et lxxiv): pour la plupart d’entre eux, ils
descendaient de Haraldr inn hárfagri, en sorte qu’ils étaient apparentés
à Óláfr Haraldsson, auquel ils avaient apporté leur aide dans un premier
temps, lorsque, de retour de ses expéditions vikings, il avait voulu recon-
quérir le royaume de ses ancêtres (chapitre xxxvi). Ils avaient convaincu
le peuple de le prendre pour roi de tout le pays lors d’une assemblée qu’ils
avaient eux-mêmes convoquée (chapitre xxxvii), puis ils lui avaient fourni
des troupes pour affronter le duc (jarl) Sveinn Hákonarson à la bataille
sous nesjar (chapitre xlv). Mais lorsqu’ils eurent appris les méthodes
brutales qu’Óláfr Haraldsson employait envers la population au cours
de ses tournées à travers les provinces, ces rois, qui étaient au nombre
de cinq, décidèrent d’entraver la marche de leur parent vers le pouvoir
absolu (chapitre lxxiv). Leur conjuration fut cependant éventée et, un
beau matin, Óláfr Haraldsson parvint à les capturer tous les cinq au saut
du lit, après avoir fait encercler par ses hommes la ferme dans laquelle ces
roitelets s’étaient réunis et avaient passé la nuit (chapitre lxxv). La victoire
éclatante qu’Óláfr Haraldsson remporta sur les cinq «rois de l’oppland»
(Upplendingakonungar) fut célébrée par un scalde islandais, Óttarr svarti,
dans le poème la Hǫfuðlausn, qu’il composa vers 1022, et qui doit consti-
tuer la principale source de Snorri Sturluson au sujet de cet épisode décisif
pour la conquête du pouvoir en norvège. Dans l’une des trois strophes
ÞEIr StEYPÐ u fIMM KonunGuM