Gripla - 20.12.2018, Síða 117
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reur a dû prendre naissance dans un milieu islandais qui connaissait bien
l’existence du composé Múlaþing : ce dernier est de fait le nom de l’une des
assemblées régionales qui, au Moyen Âge, se tenaient dans la région des
fjords de l’Est en Islande,19 et il désignait également une circonscription
juridique dans la partie septentrionale de cette même région.20
En faveur d’une émendation á Múlaþingi > á Moraþingi («à l’assemblée
de Mora»), rappelons que c’était à Mora, à une dizaine de kilomètres au
sud-est d’upsal (à proximité de l’endroit appelé dans les sources médié-
vales Morasten, et de nos jours Mora stenar), que se tenait une assemblée
au cours de laquelle le roi de Suède était élu: la plus ancienne mention
de l’élection du souverain á Morum («à Mora»), et plus précisément du
Moraþing (ou «assemblée de Mora») qui se réunissait à cette fin, est
certes relevée pour la première fois dans deux sources du début du xive
siècle: la Loi de Sudermanie (ou Södermanna-Lagen) 21 et la Chronique
d’Éric (ou Erikskrönikan),22 mais les origines de cette coutume sont sans
doute beaucoup plus anciennes, en remontant plausiblement à la période
préchrétienne.23 ajoutons que la possibilité physique de la tenue d’une
assemblée à l’endroit appelé Morasten existait plausiblement «depuis au
moins l’époque des Grandes Invasions»,24 à en juger par le niveau de la mer
19 Elle est mentionnée au chapitre viii de la Droplaugarsona saga (Austfirðinga sǫgur, éd. Jón
Jóhannesson, Íslenzk fornrit XI (reykjavík: Hið íslenzka fornritafélag, 1950), 155–156);
selon l’éditeur du texte (156, n. 1), elle se tenait à Þingmúli dans le Skriðdalr, «mais de nos
jours, ajoute-t-il, on n’y voit aucune trace certaine de cette assemblée».
20 Gunnar Karlsson, Goðamenning. Staða og áhrif goðorðsmanna í þjóðveldi Íslendinga (reykja-
vík: Heimskringla, Háskólaforlag Máls og menningar, 2004), 214–215.
21 Codex Iuris Sudermannici, cum notis criticis, variis lectionibus, glossario et indice nomi-
num propriorum = Södermanna-Lagen, éd. C. J. Schlyter, Samling af Sweriges Gamla
Lagar IV (Lund: Berlingska boktryckeriet, 1838) 47, 185, cf. Svenska landskapslagar III.
Södermannalagen och Hälsingelagen, trad. Åke Holmbäck et Elias Wessén (Stockholm:
Gebers, 1940), 42, 237, avec le commentaire pp. 49–52.
22 Aux vers 955, 4446, 4457, 4512, Erikskrönikan enligt Cod. Holm. D2 jämte avvikande läsarter
ur andra handskrifter, éd. rolf Pipping, Samlingar utgvina av Svenska fornskrift-Sällskapet
158 (Stockholm: almqvist & Wiksell, 1921), 54, 254, 255 et 257.
23 Karl olivecrona, Döma till konung. En rättshistorisk undersökning, Skrifter utgivna av
Juridiska fakulteten i Lund 1 (Lund: Gleerup, 1942); Karl olivecrona, Das Werden eines
Königs nach altschwedischem Recht. Der Königsritus als magischer Akt, Lunds universitets
årsskrift. första avdelningen, teologi, juridik och humanistiska ämnen 44: 1 (Lund:
Gleerup, 1947); th. Lindkvist, „Mora stenar. § 2. Historical,“ Reallexikon der Germanischen
Altertumskunde 20 (Berlin & new York: de Gruyter, 2002), 236–238.
24 Jöran Sahlgren, „Sveaväldets uppkomst,“ Namn och bygd 19 (1931): 135.
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