Gripla - 20.12.2018, Page 118
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dans cette partie de la province d’uppland au milieu du premier millénaire
de notre ère.25 Il en résulte que non seulement l’hypothèse d’une mention
du Moraþing dans une harangue prononcée au début du xie siècle, au cours
d’une assemblée qui se déroula non loin de là, à upsal, ne contrevient en
aucune manière à la vraisemblance, mais qu’elle paraît s’imposer.
*
C) Le lieu et le mode de supplice: la kelda
C’est en se fondant sur la chute du discours de Þorgnýr Þorgnýsson – avec
la mention d’une kelda dans le complément circonstanciel de lieu í eina
keldu á Múlaþingi – que plusieurs Modernes ont entrepris de déterminer,
sur le site appelé Mora äng (littéralement: «Champ de Mora»), qui s’étend
à proximité des Mora stenar (voir ci-dessus), le lieu précis du supplice qui
aurait été infligé à cinq rois suédois dans un lointain passé.
Comme le rappelle Mats G. Larsson dans un article récent «il existe ou
a existé plusieurs sources» sur le Mora äng.26 L’une d’entre elles, qui est
mentionnée dans des documents de la fin du xviie siècle (les Rannsakningar
efter antikviteter de 1673 et les relevés cadastraux qui furent tracés à partir
de cette époque), se trouvait sur un ancien monticule, qui était appelé le
Juthögen (ou Jutehögen); 27 en raison de sa situation, cette source devait être
un puits artésien.
Comme les autres tentatives de localisation sur le Mora äng de la kelda
évoquée par le magistrat du tíundaland28 l’entreprise de Larsson repose
sur la traduction habituelle du terme norrois kelda par le suédois källa
25 Sven Berglund et Stefan Östergren, „Kungaval och Eriksgata i landskapslagarna,“
Mora sten och Mora stenar. En vägledning till ett märkligt nationalmonument (Stockholm:
Riksantikvarieämbetet, 1993), 10; Jan Peder Lamm, „Århundradets brakteat – kring fyndet
av en unik tionde brakteat från Söderby i Danmarks socken, uppland. fyndet, dess för-
historia och kontext,“ Fornvännen 94 (1999): 233.
26 Mats G. Larsson, „Mora sten och Mora ting,“ Fornvännen 105 (2010): 295.
27 Ibid., 296; dans le même sens, voir aussi torun Zachrisson, „Kungsämnen i Söderby och
kungens Sigtuna. om den materiella kulturen i och kring Söderby i Danmarks socken,“
Situne Dei. Årsskrift för Sigtunaforskning (2010): 168.
28 Torsten Lönnerholm, „Det forntida gravfältet vid Mora stenar,“ Mora sten och Mora stenar.
En vägledning till ett märkligt nationalmonument (Stockholm: riksantikvarieämbetet, 1993),
38; suivi par Sundqvist, Freyr’s offspring, 315; Zachrisson, „Kungsämnen i Söderby och
kungens Sigtuna,“ 168–170.