Gripla - 20.12.2018, Side 120
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signification que possède le mot kelda dans le présent chapitre de l’Óláfs
saga ins helga ?
rappelons tout d’abord que le sens premier de ce terme féminin, qui
provient d’une dérivation de l’adjectif kaldr [froid], *kalðiōn, dont la si-
gnification doit être: «eau froide sortant d’une source» ou «source d’eau
froide, rafraîchissante»,35 est «rindende Vand der løber ud fra en Kilde»,36
c’est à-dire: «eau vive qui s’écoule d’une source», «source d’eau vive».
Cette acception de base est bien illustrée par un épisode du chapitre
clxxix de l’Óláfs saga ins helga, dans le récit de la remontée de la vallée du
Valldal (dans la province du Sunnmøre) par le roi Óláfr Haraldsson, alors
que ce dernier s’apprêtait à quitter la norvège et à partir en exil:37
Kelda er ok þar nær hellinum, ok þó konungr sér í. En ef búfé
manna verðr sjúkt í dalnum ok drekkr þar af vatni því, þá batnar
því sótta.
[Près de la grotte, il est aussi une source, dans laquelle le roi se lava.
Quand le bétail des gens tombe malade dans la vallée, s’il boit de
l’eau à cette source, il guérit de ses maux.]
Comme c’est l’une des deux occurrences de kelda dans l’Óláfs saga ins helga,
on pourrait être tenté d’inférer de ce passage que telle est l’acception que
possède également ce mot dans le discours de Þorgnýr Þorgnýsson. Mais
d’un chapitre à l’autre, le contexte est tout différent, comme le montrent
non seulement l’emploi, ici, du verbe þvá (sér) [(se) laver], et, là, celui du
verbe steypa [précipiter] (dans la construction verbale steypa e-m í e-t [préci-
historien. 1. Från stenålder till vikingatid, dir. Jan Cornell et Gunvor Grenholm (Stockholm:
Bonnier, 1966), 184; thomas Lindkvist „att skapa ett kungarike. Maktlegitimering, re-
gional variation och framväxten av ett kristet kungadöme i Sverige.“ Saga och Sed. Kungl.
Gustav Adolfs Akademiens Årsbok 2006 (2007): 94, pour ne prendre ici que quelques exem-
ples.
35 Jan de Vries, Altnordisches etymologisches Wörterbuch, 2e éd. (Leiden: Brill, 1962), 305;
Ásgeir Blöndal Magnússon, Íslensk orðsifjabók (reykjavík: orðabók Háskólans, 1989), 453;
Harald Bjorvand et Fredrik Otto Lindeman, Våre arveord. Etymologisk ordbok, 2e éd. Serie
B, Skrifter CV (oslo: novus forlag & Institutett for sammenlignende kulturforskning,
2007), 565–566.
36 Johan Fritzner, Ordbog over Det gamle norske Sprog I–III, 2e éd. (Kristiania: norske forlags-
forening, 1883–1896), II 271.
37 Heimskringla II, 325 – la traduction française est extraite de Dillmann (en cours d’édi-
tion).