Gripla - 20.12.2018, Side 137
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nos recherches complémentaires sur les différentes acceptions du mot kelda, tel
qu’il est employé dans les sources littéraires et dans les noms de lieux islandais, ont
bénéficié des conseils qu’ont bien voulu nous dispenser plusieurs collègues et amis
islandais, en particulier MM. Árni Björnsson, Einar G. Pétursson, Geir Waage,
Gunnar Harðarson, Óskar Guðmundsson et Svavar Sigmundsson, auxquels nous
adressons nos remerciements. au cours de l’été 2016, nous avons pu examiner, en
compagnie de M. Árni Björnsson, le site de la Krumskelda dans le Borgarfjörður, et,
au cours de l’été 2017, les sites (réels ou présumés) de la Sverðskelda, de la Máskelda,
de l’Anda(r)kelda et de la Glæsiskelda (parmi d’autres) dans la région des Dalir et du
Snæfellsnes, grâce à l’amabilité de MM. Árni Björnsson et Svavar Sigmundsson,
en profitant des commentaires érudits de ces deux savants. La consultation du site
informatique de l’Ordbog over det norrøne prosasprog de Copenhague (http://onp.
ku.dk/) nous a permis d’analyser la plupart des occurrences du mot kelda dans les
sources littéraires, telles qu’elles ont été collectées par cette institution pendant
plusieurs décennies, et nous avons eu in fine la satisfaction de constater que le
collaborateur de ce dictionnaire qui rédigea récemment l’article kelda (M. Ellert
Þór Jóhannsson) avait, comme il se devait, classé sous le sens 4 (morads, sump)
l’occurrence que fournit la chute du discours de Þorgnýr lǫgmaðr dans l’Óláfs saga
ins helga.
RESUME
Þeir steypðu fimm konungum í eina keldu á Múlaþingi…
remarques sur la chute du discours de Þorgnýr lǫgmaðr à l’assemblée d’upsal
(Óláfs saga ins helga, chapitre lxxx)
Mots clefs: Snorri Sturluson, Óláfs saga ins helga, Þorgnýr lǫgmaðr, assemblée
d’upsal, assemblé de Mora, cinq rois, kelda
Cet article porte sur la fin du célèbre discours que, selon le récit de Snorri
Sturluson, au chapitre lxxx de l’Óláfs saga ins helga (dans la Heimskringla), le ma-
gistrat du Tíundaland, Þorgnýr Þorgnýsson, prononça au cours de l’assemblée des
Suédois à upsal, au début de l’année 1018. La phrase Þeir steypðu fimm konungum í
eina keldu á Múlaþingi […] est examinée avec un certain détail, dans une perspective
à la fois philologique, narrative et lexicographique. La mention du nombre des
rois de Suède qui auraient été suppliciés dans un lointain passé est expliquée à la
lumière du contexte de ce chapitre, qui se situe au cœur du récit des relations entre
les royaumes de norvège et de Suède au début du xie siècle. Il est ensuite rappelé
que la leçon á Múlaþingi doit constituer une erreur de la part de l’auteur islandais
– ou de son scribe – pour une forme telle que *á Moraþingi. Enfin l’attention
se porte sur l’acception que doit posséder le mot kelda tel qu’il est utilisé dans
cette phrase, et il est montré qu’il doit de préférence être entendu dans l’une de
ses acceptions secondaires, c’est-à-dire « fosse (marécageuse), marais, marécage»,
ÞEIr StEYPÐ u fIMM KonunGuM