Jökull - 01.12.1958, Page 15

1’ÖræfajökulI, coté 2119 m sur la carte d’Ahl-
mann. Et dans notre ouvrage de 1953, Roman-
ovsky et moi avons écrit á propos des glaciers
de calotte: „la plus forte moyenne connue est
celle du Vatnajökull: 625 m (émissaires non
compris)“. Si on tient compte du fait que dans
les émissaires l’épaisseur est bien plus faible, et
tombe á zéro sur les bords, la moyenne d’en-
semble est forcément plus basse, et la valeur de
420 m trouvée par Bauer, parait bien compat-
ible avec les 625 m de la calotte seule.
Pour évaluer l’épaisseur moyenne de l’en-
semble, on pourrait aussi se référer aux coupes
publiées dans cette Revue en 1954 par Holtz-
scherer. On trouve les valeurs approximatives
suivantes:
Coupe N-S du Kverkárnes au
Breiðamerkurjökull .......... 520 á 525 m,
Coupe NNE-SSW du Dyngjujök-
ull á Eystrafjall ........... 575 á 580 m.
La moyenne s’établit á 550 m, valeur un peu
plus élevée que les 420 m de Bauer, probable-
ment parce que ces coupes passent assez prés
du centre; des coupes N-S vers 17° 45 W et
vers 15° 50 W donneraient probablement des
moyennes un peu plus faibles, et on se rap-
procherait au total de la valeur de 420 m pro-
posée par Bauer. Sous le Breiðabunga, la carte
provisoire d’Eythorsson suppose le socle á 1200
m; la coupe W-E de Holtzscherer, á 750 m:
pour lever cette grosse incertitude, une cam-
pagne de sondage sismique est hautement. sou-
haitable. II en va de méme pour les deux autres
clómes de glace (bunga en Islandais): le Háa-
bunga et le Bárðarbunga.
Forme du socle rocheux sous le Vatnajökull.
— Ici les documents publiés parlent d’eux-
mémes. Sous le Vatnajökull, les coupes de Holtz-
scherer et surtout la carte d’Eythorsson mon-
trent que les vallées paraissent se poursuivre,
de sorte que, comme l’écrit Bauer, ,,le glacier
épouse les formes du terrain". Toutefois et pour
reprendre cette jolie image, les deux conjoints
ne sont pas des modéles de fidélité conjugale,
car sur les coupes de Holtzscherer les pentes de
la glace et du socle rocheux sont bien de méme
sens dans 50 á 55% des cas, mais de sens con-
traire dans 30%, le reste étant peu net.
Si maintenant nous étendons l’enquéte aux
sommets avoisinants, nous trouvons, d’aprés
Bauer, Eythorsson et Ahlmann, les valeurs sui-
vantes:
Sommets du pourtour:
Öræfajökull ............ 2119 roc
Pálsfjall ............... 1335 roc
Tungnafell .............. 1392 roc
Bárðarbunga ............. 1988 glace
Trölladyngja....... 1460 roc
Kverkfjöll .............. 1920 roc
Snæfell ................. 1833 roc
Grendill ................ 1570 roc
Breiðabunga ............. 1520 glace
Esjufjöll ............... 1522 roc
Centre de la calotte du Vatnajökull:
Altitudes les ..... ( 550
plus fréquentes .... ) á 1000
C’est cette opposition que j’ai exprimé en
1952 en disant que sous la calotte étudies par
Joset, le fond rocheux est „nettement déprimé
par rapport au pourtour". Cette remarque sur
ce vaste territoire est tout á fait compatible avec
celle d’Albert Bauer, citée plus haut, puisque
celle-ci s’applique á conditions.
Conditions de formation clu Vatnajökull. —
Bien qu’elles n’aient pas fait partie du travail
d’AIbert Bauer, il est bon de les évoquer, puis-
qu’elles se rattachent directement aux considéra-
tions précédentes.
De la surprenante épaisseur de glace trouvée
sous la calotte — 625 m environ — Alain Joset
tira, en 1951, cette conclusion:
„La présence de ce grand glacier semble
donc un phénoméne instable: il ne parait se
maintenir que parce qu’il provoque á sa sur-
face des précipitations beaucoup plus fortes
que celles des régions environnantes; s’il dis-
paraissait pour des raisons momentanées, il ne
semble pas qu’il puisse réapparaítre dans son
étendue actuelle.“
Ce qui réapparaitrait, probablement — et on
voit en cela combien l’énoncé de Joset est
justifié dans sa prudence — ce sont des glaciers
locaux, issus des sommets au-dessus de la limite
actuelle des neiges persistantes, ou proches
d’elle, comme ceux que j’ai signalés tout á
l’heure, entre 1335 et 2119 m. Dés 1952, Ey-
thorsson avait exprimé une hypothése analogue
(p. 47, en bas). Que se passerait-il dans la région
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