Jökull - 01.12.1954, Page 6
groenlandais. II semble donc normal d’avoir
retenu le Vatnajökull comme lieu d’opération
pour les sondages séismiques avant lout autre
glacier islandais. Mallieureusement le Vatna-
'jokull est trés éloigné de Reykjavik, probléme
imþortant pour une expédition motorisée car
les chemins d’accés á l’intérieur de l‘Islande
sont rares.
Aprés ce bref historique sur l’origine de cette
expédition franco-islandaise, nous aborderons le
sujet de ce rapport, c’est-á-dire l’interprétation
des mesures séismiques. Pour le déroulement
des opérations on est prié de se référer au
rapport général de l’expédition,
Avant notre expédition, deux essais de me-
sures de l’épaisseur du Vatnajokull par la mét-
hode séismique avaient été effectués. Une
expédition dirigée par Brian Roberts (1) a
traversé le glacier du sud au nord en été 1932,
elle avait ernporté avec elle des instruments
de mesure qui, malheureusement, ne purent
fonctionner au moment de l’emploi. En été
1950, un autrichien a eu l’intention de mesurer
l’épaisseur du glacier mais ses appareils furent
endommagés avant l’exécution du travail:
Si les résultats de mesures d’Alain JOSET ne
sont pas parfaits, ils sont dans l’ensemble forts
satisfaisants et doivent permettre de répondre
aux deux questions posées par les glaciologues:
1) Quelle est l’épaisseur de la calotte glaciaire
du Vatnajokull?
2) Quelle est la morphologie du sol sous-
glaciaire?
Ce rapport a été rédigé suivant un plan établi
par Alain JOSET avant sa mort. Je ne me suis
fait ici que l’interpréte de mon chef et camarade
en cherchant á me rapprocher le plus souvent
possible de ses notes prises sur le terrain.
Je youdrais exprimer ici mes sincéres remer-
ciements á toutes les personnes qui m’ont utile-
ment conseillé dans ce travail et je les adresse
particuliérement á Monsieur le Professeur J.
COULOMB, Directeur de l’Institut de Physi-
que du Globe de Paris, Monsieur le Professeur
J. P. ROTHE, Directeur de l’Institut de Physi-
que clu Globe de Strasbourg, Monsieur E.
PETERSCHMITT, Chef cle Travaux á l’Insti-
tut de Physique du Globe de Strasbourg, et á
mon collégue et camarade Pierre STAHL,
Membre cles Expéditions Polaires Frangaises.
II. GENERALITÉS SUR LE TRAVAIL
SEISMIQUE.
Relation entre la séismique appliquée et les
études des séismes naturels.
Les principes fondamentaux de la méthode
de prospection par sondages séismiques sont
ceux qui ont été développés depuis fort long-
tenqjs pour les études des séismes naturels. Des
séismograhpes, appareils détectant et enregis-
trant les vibrations de la terre causées par des
forces naturelles, sont utilisés depuis plus de
cinquante ans. L’étude des temps cle propaga-
tion des différents types d’ondes enregistrées a
conduit au développement de théories bien
définies sur la constitution de la terre et sur la
propagation des ondes élastiques dans son
milieu. (2.3)
La différence existant entre la séismologie
d’observatoire et la séismologie de prospection
se caractérise essentiellement par les périocles
cles ondes étudiées. Les ondes des tremblements
de terre ont des périodes qui vont de 0,1 s. á
60 secondes, tandis que les ondes utilisées en
prospection ont cles longueurs d’ondes beau-
coup plus petites et les périodes varient de 0,01
á 0,1 seconcles.
Le principe des instruments utilisés en pros-
pection est en général le méme, mais les détails
de construction sont souvent trés différents d’un
appareillage á l’autre suivant le travail qui
leur est demandé. Aussi ces appareils sont-ils
soigneusement étudiés clu point de vue en-
combrement et soliclité de facjon á pouvoir étre
utilisés sur le terrain dans des conditions sou-
vent difficiles.
Elasticité cl’un milieu.
L’Exploration séismique repose sur l’étude de
la propagation des ondes dans un milieu élasti-
que. Dans la suite, nous ne considérerons que
les propriétées élastiques des milieux homogénes
et isotropes, (ces deux derniéres restrictions
étant nécessaires pour la simplification de la
théorie).
Pour définir les propriétés élastiques d’un
milieu on se sert des différents coefficients
suivants:
E = le modulc d’Young
k = le module de Bulk (facteur de com-
pressibilité)
\ et [x = les constants de Lamé
o- = le coefficient de Poisson
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