Fróðskaparrit - 01.01.1970, Blaðsíða 219
Les »runes feroiennes« de J. H. Schrøter
Par Sigurd Amundsen
En 1829, repondant á des questions qui lui avaient ete
posees par Rask concernant l’orthographe feroi'enne utilisee
dans la traduction de la Saga des Feroiens, J. H. Schrøter jus-
tifie les graphies employees par la tradition d’un alphabet
runique feroien.1 En lisant ce texte curieux dans l’excellente
edition de M. Skarup,2 je fus tres etonne, car je n’avais jamais
entendu parler d’un alphabet runique specifiquement feroien.
Par ailleurs, dans son journal de voyage aux íles Feroe en
1839, Xavier Marmier reproduit egalement une liste de »Runes
faeroiques«, d’apres un »manuscrit communique par M.
Schroter, Thorshavn 1839«.3
Y a-t-il eu une tradition runique aux Feroe? Cela est fort
possible, mais les inscriptions qui y ont ete retrouvees se
comptent sur les doigts de la main. La plus ancienne date de
l’an 1000 environ: c’est celle de Kirkjubø qui, selon l’inter-
pretation de Mme Marie Ingerslev Simonsen,4 doit se lire
Vígúlfi unni róa, c’est-á-dire »que ... accorde la paix á Víg-
úlf«. La deuxieme inscription, datee du 13me siecle, est celle
de Sandavág qui, selon Johs. Brøndum-Nielsen,5 doit se lire
1 Pour J. H. Schrøter, voir: CHR. MATRAS, Føroysk bókmentasøga,
Keypmannahavn 1935, et ]. H. Schrøters optegnelser af Sjúrðar kvaði,
Færoensia III, Hafniae 1951—53.
2 POVL SKÁRUP, Rasmus Rask og farøsk, Hafniae 1964.
3 Manuscrit N° 3901, ff. 1—31, Bibliotheque Nordique, Paris.
4 MARIA INGERSLEV SIMONSEN, The Kirkjubø Runic Stone,
Acta Philologica Scandinavica, 24,2, Cobenhagen 1959, pp. 107—124.
5 JOHS. BRØNDUM-NIELSEN, Sandevđg-runestenen (Vdgø, Fxr-