Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1942, Side 182
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physiologie. Son pere était á la fois un savant et un professeur
de grand talent et d’un ardent enthousiasme, qui mit sa marque
sur la jeune génération de physiologistes danois, et un esprit ori-
ginal et de haute portée, qui réunissait chez lui beaucoup des
professeurs d’université les plus éminents de cette époque. Les
deux fils, Niels et Harald, grandissaient ainsi dans un milieu des
plus favorables au développement prématuré de leurs riches dons
scientifiques. Le frére cadet, Harald Bohr, (né en 1887), pro-
fesseur de mathématiques á l’université de Copenhague, est un
savant trés estimé et un éminent professeur.
Bachelier en 1903, Niels Bohr obtint l’agrégation de physique
en 1909. Alors qu’il était encore un jeune étudiant, il répondit
en 1906 á la question mise au concours par l’Académie Royale
des Sciences et des Lettres sur la mesure de la tension superfi-
cielle des liquides par la méthode des oscillations des jets liquides
étudiées théoriquement par Lord Rayleigh. Ce sujet avait été
proposé, probablement en vue de Niels Bohr, par le professeur
C. Christiansen, ami intime du professeur Christian Bohr et qui,
ayant de bonne heure remarqué les qualités de son fils, en fit
son assistant, aprés une année d’études seulement. Bohr effectua
les expériences relatives au probléme au laboratoire de son pére.
La réponse, qui fut couronnée de la médaille d’or de l’Académie1),
fut publiée par la suite dans les Philosophical Transactions of the
Royal Society, Londres. Cette étude, qui est le seul travail expéri-
mental de Niels Bohr qui ait été publié, montre que son auteur est
aussi un expérimentateur éminent et fécond en idées, qualités que
révélent également plusieurs des travaux expérimentaux émanant
de son institut. Sa mise au point de la méthode pour la mesure
de la tension superficielle a été appliquée plus tard á d’autres
recherches. Le mémoire prouve aussi que Bohr était, déjá comme
étudiant, un physicien théorique parfaitement mur, puisqu’il
développa sur des points essentiels la théorie de Rayleigh, en y
apportant des corrections pour la viscosité et le fait qu’on devait
utiliser dans les expériences des ondes d’amplitudes finies, alors
que la théorie primitive de Rayleigh ne portait que sur les ampli-
tudes infiniment petites.
En 1911 Bohr soutenait sa thése de doctorat sur les Études
x) Une autre réponse á la méme question fut honorée également de la
médaille d’or; elle était présentée par P. O. Pedersen, le célébre professeur
et recteur de l’École Polytechnique de Danemark, mort récemment.