Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1942, Side 183
NIELS BOHR
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sur la théorie électronique des métaux. Cette these, qui n’existe
qu’en danois, doit étre considérée comme le travail définitif sur
la théorie électronique des métaux, étudiée d’aprés la physique
classique. Bohr y avait fait le calcul des propriétés des métaux au
point de vue le plus général en se basant sur les idées du Hol-
landais H. A. Lorentz, mais il aboutit á la thése suivante: « II ne
semble pas possible dans l’état actuel de la théorie électronique
d’expliquer d’aprés cette théorie les propriétés magnétiques des
métaux ». Comme il était évident, d’autre part, que les études
sur le rayonnement thermique des métaux qui prenaient pour
base la physique classique, donnaient des résultats absurdes, il
s’ensuivit que cette base était insuffisante; aussi bien la nouvelle
physique se trouvait-elle déjá á l’état de germe dans la théorie
des quanta de Planck et d’Einstein, que Bohr devait utiliser quel-
ques années plus tard, pour créer sa physique atomique. La thése
montre nettement l’extraordinaire disposition du répondant pour
la théorie, notamment par sa parfaite maítrise de la mécanique
statistique, discipline dans laquelle beaucoup d’autres grands
physiciens avaient commis des erreurs fameuses, dont Bohr rele-
vait précisément plusieurs dans son ouvrage.
Aprés la soutenance de sa thése, Bohr fit un voyage d’études
d’une année en Angleterre, ou il se rendit d’abord chez J. J.
Thomsen á Cambridge, puis chez Rutherford á Manchester. A
Cambridge il fit un travail sur la perte de vitesse pendant le pas-
sage á travers une matiére des particules a et Æ, lancées par des
corps radio-actifs, sujet sur lequel Bohr devait revenir plus tard
pour en tirer des conclusions qui devaient servir de base á tout
travail ultérieur sur ce sujet. Son séjour á Manchester devait
avoir une importance bien plus décisive en amenant une amitié
trés intime avec Rutherford, son aíné de quatorze ans. L’époque
était propice: Rutherford venait de construire, justement d’aprés
ses recherches sur la diffusion des rayons son schéma d’atome,
dans lequel la masse et la charge positive de l’atome sont con-
centrées dans un noyau, trés petit par rapport aux dimensions de
l’atome, autour duquel « gravitent » un nombre d’électrons néga-
tifs légers, correspondant au numéro d’ordre de l’atome dans le
systéme périodique des éléments chimiques, de sorte que l’atome
présente une certaine ressemblance avec un systéme planétaire;
en méme temps plusieurs savants étaient sur le point de résoudre
les problémes de la classification des matiéres radio-actives dans
le systéme périodique. Bohr était des premiers á éclaircir com-