Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1942, Síða 186
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LE NORD
avait pu utiliser la théorie classique; aussi de nombreux physiciens
abordérent-ils avec ardeur les nouveaux problémes que posait
la mise au point de la théorie.
Pendant l’été 1913 Bohr avait été nommé maítre de confé-
rences de physique á l’université, á la nomination de Martin
Knudsen comme successeur du professeur Christiansen. A ce titre,
Bohr devait faire des cours de physique élémentaire aux étudiants
en médecine, enseignement qui, sans doute, l’intéressait, mais qui
n’était pas tout á fait son genre. D’ailleurs il ne fit qu’une année
de cours, pour étre appelé en 1914 comme « lecturer » de phy-
sique théorique á Manchester, ou Rutherford désirait connaítre
la théorie et permettre á son auteur de faire des expériences en
vue de sa mise au point, travail qui n’était guére possible
en Danemark á cette époque. La guerre mondiale faillit l’empécher
d’accepter l’invitation, mais en octobre 1914 la situation s’était
calmée et il put partir. Il resta á Manchester deux années dans
des conditions de plus en plus difficiles, á mesure que la guerre
se faisait sentir dans tous les domaines aussi en Angleterre. En
1915 il publia une suite importante des travaux de 1913; il y
réfuta avec succés entre autres choses les critiques soulevées de
différents cótés. En 1916 fut créée á l’université de Copenhague
une chaire de professeur de physique théorique pour Bohr, mais
il fut stipulé que l’enseignement de la physique élémentaire pour
les étudiants en médecine y serait rattaché. Toutefois, Bohr réus-
sit, aprés son retour en été 1916, á obtenir l’autorisation de se
faire remplacer pour ce cours, qui, en 1918, fut séparé de sa
chaire par la réinstitution de la charge de maítre de conférences.
Peu de temps aprés son entrée en fonctions, Bohr proposa á l’uni-
versité de fonder un institut de physique rattaché á sa chaire,
comprenant une bibliothéque et d’autres installations pour les
travaux et l’enseignement de la physique théorique, ainsi que des
locaux, appareils et ateliers pour les travaux de physique expéri-
mentale devant servir de point de départ et de vérification des
recherches théoriques. Citons du mémoire de Bohr les lignes sui-
vantes: « D’une part la théorie ouvre souvent de nouveaux do-
maines pour des expériences fructueuses, ou, cependant, seul celui
qui connaít bien la théorie pourra voir de quelle fajon celles-ci
pourront étre faites avec le plus de profit; d’autre part on s’est
rendu compte précisément au cours de ces derniéres années, que
certains des principes qui ont servi longtemps de base aux re-
cherches physiques, ne sont pas applicables aux mouvements des