Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1942, Page 243
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBL. EN FINLANDE 231
placé un conseil de ministres devant jouir de la confiance du
parlement. En usant d’une formule schématique, l’on peut dire
que la constitution finlandaise a résolu le probléme de la sépara-
tion des pouvoirs en créant deux póles stables, le parlement et
le Président de la République, dont la collaboration souple dans
les domaines du législatif et de l’éxécutif se trouve assurée par
une charniére mobile qui est le conseil des ministres.
Soucieux de sauvegarder l’indépendance du chef de l’Etat
vis-á-vis de la représentation nationale, les législateurs n’ont pas
cru devoir confier l’élection du Président de la République au
parlement. Celle-ci est effectuée par 300 électeurs désignés au
suffrage direct, égal et proportionnel par tous les citoyens fin-
landais, hommes et femmes, ágés de 24 ans révolus. Le mandat
présidentiel ayant une durée de six ans, c’est dans cet intervalle
qu’a lieu la désignation des électeurs les 15 et 16 janvier. Un
mois aprés le vote, les électeurs se réunissent dans la capitale sous
la présidence du président du Conseil et procédent par scrutin
secret et sans aucune discussion préalable á l’élection du Pré-
sident de la République. Celui-ci est élu á la majorité simple
aprés ballotage s’il y a lieu. Le Président entre en fonction le
premier jour du mois de mars qui suit son éléction et préte á
cette occasion serment devant le parlement. Si au cours de son
mandat il se trouve empéché d’assurer ses fonctions, il est rempla-
cé par le président du Conseil et si l’empéchement doit étre con-
sidéré comme définitif, il est procédé aussitót á de nouvelles élec-
tions présidentielles. Selon la constitution finlandaise les candi-
dats á la présidence doivent étre des citoyens finlandais de nais-
sance et aucun degré de compétence n’étant fixé pour l’exercice
des fonctions présidentielles, la nation se trouve investie en cette
matiére d’un véritable blanc-seing.
Le peuple finlandais étant ainsi entiérement libre de nommer
qui bon lui semble au poste supréme de l’Etat, il endosse néces-
sairement la responsabilité de son choix. Responsabilité d’autant
plus grave que le róle réservé par la Constitution au Président
de la Republique, ainsi qu’il y a déjá été fait allusion, ne se limite
pas á en faire le représentant de la nation appelé surtout á pré-
sider á des solennités nationales, mais lui permet au contraire
de participer d’une fa§on active á la gestion des affaires pu-
bliques. Ses diverses prérogatives en font un personnage politique
de premier plan exer§ant une action effective dans les domaines
législatif et exécutif et ayant également son mot á dire dans le