Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1942, Side 320
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LE NORD
chanson bien connue maintenant « Spring, min snálla ren »
(Cours, mon renne rapide).
On a chanté á travers les áges dans toutes les régions de la
Laponie. Les textes des chants ont la plupart du temps été im-
provisés, ils ont souvent été remplacés par des vocalises sans
aucun sens, du genre de celles que l’on trouve comme remplissage
de texte, tel par exemple voi'a, nana, vo'fa, nana. C’est la mélodie
qui est l’essentiel et qui est la partie fondamentale de toute chan-
son. Depuis longtemps déjá, on s’intéresse á l’art musical des
Lapons. Les premiéres notations de musique ont été faites á la
fin du XVIIF siécle. Mais la voix peu agréable qui, semble-t-il,
est le fait tout au moins des chanteurs lapons de notre temps, a
eu pour conséquence que leur musique vocale — on ne saurait
guére parler de musique instrumentale — a été peu appréciée
des peuples voisins. C’est seulement au cours de ce siécle que les
mélodies laponnes ont été notées et étudiées. On a constaté que
la musique laponne est entiérement différente de celle des peuples
voisins et que les Lapons sont un peuple trés musicien. Dans le
domaine du symbolisme musical, les Lapons ont atteint un haut
niveau. Certaines mélodies laponnes ont été mises en paralléle
avec les leitmotivs utilisés dans la musique européenne et notam-
ment dans les opéras de Wagner. Tout au moins dans les régions
de la Laponie dans lesquelles le chant est le plus en honneur,
chaque personnalité quelque peu marquante a sa propre mélodie
que tous ses amis ont apprise. Mais le besoin de s’exprimer en
musique n’en est pas resté lá; les étrangers de distinction, les
animaux de la forét, de l’ours au moustique, les montagnes et
les riviéres, les communes et le pays, tout ce qui pour la fantaisie
peut apparaítre comme un étre particulier peut aussi avoir sa
propre description musicale.
La plupart des poésies populaires laponnes sont des textes
de courtes chansons lyriques. On trouve un grand nombre de
chants magnifiques sur la nature et sur l’amour parmi les textes
des mélodies relevées par Armas Launis et Karl Tirén, dont le
nombre dépasse de beaucoup le millier. Mais l’on a aussi trouvé
une tendance á la poésie épique, du moins chez les Lapons fin-
nois. Au début du XIXe siécle le pasteur Jacob Hellman releva
quelques intéressants spécimens d’une telle poésie épique.
Le premier poéte lapon dont le nom soit resté, le pasteur An-
ders Fjellner, est connu pour quelques poémes épiques qu’il pré-
senta comme étant le produit d’une poésie populaire laponne