Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Blaðsíða 20
LA LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE AU
DANEMARK
par Niels Sjúrslev
Directeur á l’Association Nationale contre la Tuberculose.
Malgré la lutte énergique dont elle n’a cessé d’étre l’objet
ces cinquante derniéres années, la tuberculose n’en reste
pas moins un fléau social. Chaque année elle fait des
milliers de victimes sans compter ceux plus nombreux encore
qu’elle rend incapables de travailler et qui tombent ainsi á charge
soit á leur famille, soit dans la plupart des cas á la société. La
tuberculose atteignant surtout les jeunes et infligeant par lá une
importante perte en capital humain á la société, il n’est pas sur-
prenant que celle-ci déploie de grands efforts et dépense des som-
mes considérables pour enrayer cette maladie.
Cependant ce n’est qu’á partir de 1900 qu’on a pu organiser
la lutte systématiquement. Jusque-lá quelques tentatives avaient
été faites, entre autres la construction en 1875, á Refsnæs, d’un
sanatorium pour enfants scrofuleux, mais tant que la vraie na-
ture de la maladie restait inconnue, tout effort devait demeurer
assez vain.
En 1882, Robert Koch ayant découvert le bacille tuberculeux
avait constaté que la tuberculose était contagieuse et que les parti-
cules émises par la toux, de méme que les expectorations des
malades étaient les agents habituels de la contagion. Ceci fut
décisif pour l’organisation de la lutte; on savait maintenant ce
qu’il y avait á faire pour éviter la propagation de la maladie. De
plus, on avait aussi constaté en Allemagne qu’une nourriture sub-
stantielle jointe á une cure bien comprise de repos et d’exercice
amenaient sinon la guérison compléte, tout au moins une stagna-
tion de la maladie. Deux choses parurent donc nécessaires: une
campagne éducative et des sanatoriums. Il n’y avait plus qu’á
se mettre á l’œuvre.
Tout d’abord les médecins organisérent des tournées de con-
férences et publiérent des brochures pour renseigner la population
sur la maladie et ses sources de contagion. Enfin en 1897, á l’in-
stigation de l’Association générale des Médecins, on fonda une
société par actions pour la construction de sanatoriums pour
phtisiques et dont le capital fut en majeure partie souscrit par