Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Blaðsíða 21
La LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE 15
des médecins danois. La société construisit le sanatorium de Yejle-
fjord qui fut inauguré en 1900. Ce sanatorium aménagé sur le
modéle des sanatoriums privés de l’étranger était par ses prix
destiné á une clientéle aisée. Or, la tuberculose sévit surtout dans
les classes indigentes par suite d’une mauvaise alimentation,
d’hygiéne défectueuse, de laisser-aller et d’ignorance. A Copen-
hague, comme ailleurs dans les grandes villes, la tuberculose
ravageait particuliérement les quartiers pauvres. Pour lutter effi-
cacement contre la maladie, il s’agissait non seulement d’avoir
des sanatoriums payants, mais aussi et surtout des établissements
dont les prix modiques ou si possible la gratuité permettraient
á la population indigente de se faire soigner. Car, la majorité des
ouvriers n’était pas seulement hors d’état de payer un traitement,
mais encore leur famille, privée de son soutien devenu malade
et incapable de travailler, se trouvait dans le dénuement.
Comme la société par actions citée plus haut ne disposait pas
momentanément de fonds pour construire des sanatoriums publics,
quelques hommes éminents, comprenant l’importance d’une lutte
énergique contre cette maladie, fondérent, en 1901, l’Association
Nationale contre la Tuberculose. Cette association avait un triple
but: 1. propagande éducative sur la tuberculose et les mesures
á prendre afin de limiter la contagion, 2. création de sanatoriums
publics, 3. assistance aux tuberculeux nécessiteux et á leur famille.
Du haut en bas de l’échelle sociale, le public marqua immé-
diatement son intérét par des cotisations et des dons qui permirent
á l’Association d’inaugurer, deux ans plus tard, ses deux premiers
sanatoriums publics, un pour hommes et un pour femmes.
La lutte contre une maladie causant de si grands ravages parmi
la population semblerait devoir incomber á l’Etat et telle était
aussi l’opinion de quelques-uns. Cependant les pouvoirs publics
d’alors n’osérent pas charger l’Etat de dépenses dont l’importance
était encore imprévisible. Néanmoins pour étudier les moyens
les plus efficaces de mener la lutte contre la tuberculose le gou-
vernement nomma une commission. Celle-ci travailla avec une
rapidité et une énergie qui lui permirent bientót de soumettre au
gouvernement deux projets de lois: l’un comportait les mesures
á prendre pour combattre la maladie et l’autre l’appui que l’Etat
devait fournir á cet effet. Les deux projets furent adoptés en 1905.
Ils étaient du reste si murement réfléchis et si bien compris que
plus tard, lors des revisions, il n’y eut que peu de changements
á y apporter et seulement sur des points secondaires. De ces deux