Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Blaðsíða 89
PAYSANS DE FINLANDE 83
n’apparut qu’exceptionnellement, particuliérement au XVII'
siécle.
Il y eut en Finlande au moyen áge parmi les paysans des
troubles que l’on ne peut cependant pas comparer aux révoltes
de serfs qui se sont produites á la méme époque dans les pays
féodaux. Ou bien on était réfractaire au paiement des impots;
une tentative méme sans résultat pour alléger la charge des impðts
fut un rappel sérieux du droit du peuple á fixer lui-méme
l’impót qu’il consent á payer; ou bien ces mouvements popu-
laires avaient des motifs politiques généraux comme les sou-
lévements des paysans libres qui eurent lieu en Norvége á
la méme époque. C’est ainsi qu’il y eut un fond politique á ces
mouvements de vaste étendue qui eclatérent en 1438, lorsqu’un
homme nommé David « se nomma lui-méme roi des paysans ».
A l’époque de Gustave Vasa (1523—60) des révoltes paysannes
menafantes éclatérent en Suéde, révoltes dont le motif était, au
fond, le conflit entre l’administration centralisée de l’Etat, qui
était alors en voie de s’organiser, et l’administration provinciale,
qui avait été entre les mains des paysans. Le roi frappa les révoltés
d’une main sévére. En Finlande, ce changement ne devait pro-
voquer qu’une tentative de révolte réprimée dés le début. Un peu
plus tard, en 1596—97, une révolte sanglante, dite révolte des
massues, s’étendant á une grande partie du pays, fit cause com-
mune avec une lutte politique engagée alors entre le duc Charles
et le roi Sigismond; ce n’est qu’en partie qu’elle était due au
mécontentement provoqué par certaines charges militaires in-
tolérables pour les paysans ou aux conflits entre ceux-ci et la
noblesse; les paysans de la Finlande méridionale se joignirent á
la noblesse pour combattre les hommes á massue venus du Nord.
Les intendants de Gustave Vasa et de ses successeurs ne parvin-
rent pas, en dépit de tous leurs actes de tyrannie prétendus, á
étouffer l’autonomie locale des paysans, qui au contraire s’étendit
á de nouveaux domaines. Cependant, au cours du XVII' siécle,
l’augmentation de l’importance des fonctionnaires se faisait sentir
et, á l’époque de l’autocratie (1682—i7i9),l’administration locale
glissa entiérement hors des mains des paysans; le droit de juger
en premiére instance passe également á des juges professionnels,
nommés par le roi. Les paysans ne purent plus prendre part qu’á
la discussion des affaires locales dans les assemblées de paroisse.
Un changement ne fut apporté á cet état de choses que par
le décret-loi de 1865 sur l’administration communale. Ce décret
appliqué jusqu’en 1917 interdisait, d’une part, le droit de vote