Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Blaðsíða 90

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LE NORD
aux classes dépourvues de propriété fonciére et empéchait, d’autre
part, les quelques riches de décider tout seuls des affaires de la
commune. II en résulta que les paysans apprirent de nouveau á
s’occuper indépendamment de l’administration communale, quoi-
qu’elle comprít maintenant des problémes plus complexes et plus
épineux qu’auparavant, au XVIIe siécle.
Cependant, méme pendant l’intervalle ou les paysans n’eurent
que peu de chose á dire dans l’administration locale, ils prirent
continuellement part aux travaux de la diéte. L’histoire des pay-
sans finlandais est sur ce point jusqu’en 1809 naturellement identi-
que á celle des paysans de Suéde. Aussi nous contenterons-
nous de quelques remarques á ce sujet. Ce fut l’élection du
roi qui donna naissance á la diéte. Des paysans de Suéde y prirent
part depuis des temps reculés, et la Finlande regut, elle aussi, en
1362, le droit d’y envoyer ses représentants. Au début des temps
modernes la composition de la diéte et les formes diverses de
son activité s’établirent peu á peu. Quatre états — la nobles-
se, le clergé, la bourgeoisie, les paysans — y prenaient part, mais
ce n’est qu’en 1723 que l’on fixa, dans la loi organique de la Diéte,
l’importance réciproque des pouvoirs des différents états. L’im-
portance de celui des paysans fut, aussi bien avant qu’aprés cette
loi, inférieure á celle des autres états. Mais dans tous les cas,
on considéra comme un principe absolu que l’on ne pouvait faire
payer á aucun état, pas plus á celui des paysans qu’aux autres,
d’autres impöts que ceux que les représentants de l’état en question
avaient consentis á la diéte. Il est vrai que la pression fut souvent
écrasante; les représentants des paysans avaient alors la ressource
d’informer le gouvernement des inconvénients administratifs et
sociaux et de demander leur réparation, puis d’attendre ensuite
la réponse gracieuse du roi. II faut encore mentionner que les cir-
conscriptions électorales qui envoyaient un député á la diéte,
étaient plus grandes en Finlande qu’en Suéde, de sorte qu’il y
avait moins de représentants des paysans finlandais que le nombre
proportionnel de la population des deux parties du royaume ne
l’eut fait supposer.
Les quarante bonnes années pendant lesquelles, lors de l’au-
tonomie finlandaise, la propre diéte de Finlande fut en activité
(1863—1906) furent le point culminant dans l’existence de l’état
des paysans. Il était alors l’égal des autres états, non seulement
au point de vue de la forme mais aussi en fait, et cette égalité n’était
pas seulement extérieure, mais reposait sur la maturité que l’état