Gripla - 01.01.2003, Blaðsíða 112
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manuscrit bl, qui contient en marge (fol. 272) la mention suivante : « dixiéme
chapitre de l’histoire, sur divers miracles et signes ». L’adjectif indéfmi
(« divers miracles »), peut-étre supprimé par l’éditeur soucieux de rapporter
chaque élément du récit á une trame globale, indique pourtant que, dans la
conscience du rédacteur de bl, les divers miracles qui achévent le cycle ne
sont pas nécessairement en rapport avec ce qui précéde.
Le texte ainsi présenté offre une organisation qui est loin de correspondre
á la réalité des versions conservées. En effet, les manuscrits ne s’accordent pas
tous entre eux, et de plus ils contiennent des interversions et des lacunes.
Examinons tout d’abord la le?on de B. Les deux chapitres rapportant la
vision de Turpin et la mort de Charlemagne viennent en premier lieu,
immédiatement aprés la branche IX. Mais ils sont précédés d’un commen-
taire : « hier imilli skal lesa af en/iu *sjaunda kuerinu vm þat er karlla Magnus
keisari sotti helga doma t/7 mikla gards. Ok af salino byskupi. Ok þa þessa tvo
kapitula sem hier standa ok eru nest firer landres þaatt. En« landres þaattr aa at
standa næst firer Oddgeirs þaatt. » (AM 180 d fol: 134 r). (« Ici au milieu, il
faut lire ce qu’on trouve dans un septiéme cahier, qui raconte comment
Karlamagnús alla chercha les saintes reliques á Miklagard, puis l’histoire de
l’évéque Sallinus, et ensuite (il faut lire) ces deux chapitres qui suivent
immédiatement, avant la branche de Landres. Mais la branche de Landres doit
étre replacée juste avant la branche d’Ogier »). De fait, les deux chapitres en
question viennent immédiatement aprés : ils sont consacrés á la vision de
Turpin et á la mort de Karlamagnús (Le « septiéme cahier » mal placé
contenait donc tout ce qui précéde la vision, soit l’équivalent des chapitres
Unger 1 á 6). Aprés le récit des funérailles, le scribe remercie l’auteur qui
composa ou fit composer la saga de Karlamagnús, avant d’annoncer : « c’est
lá-dessus que notre histoire se termine ». Viennent ensuite le « Landres þáttr »
et les chapitres du « septiéme cahier », sur le voyage en Orient, l’évéque
Sallinus et les priviléges de Charlemagne, aprés quoi apparait un nouveau
commentaire du scribe : « Þesse capitule er her stendr ept/'r er um framfaur
karWamagnus keisara eft/'r þui s<?m almattigr gud sýndez i andarsýn turpin
erchibyskupe » (AM 180 d fol : 148v). (« Le chapitre qui vient parle des
funérailles de l’empereur Karlamagnús aprés que Dieu tout-puissant se fut
manifesté dans la vision de Turpin l’archevéque »). Selon toute logique, ce
commentaire aurait dö apparaítre comme titre du récit des funérailles ; il se
trouve ici sans raison apparente. Enfin, cet ensemble, pourtant apparemment
clos, est suivi d’un ultime récit, qui est sans doute venu accidentellement se