Gripla - 01.01.2003, Blaðsíða 121
LA MORT ÉDIFIANTE DE CHARLEMAGNE
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méne une existence si reláchée et á tel point contraire á la régle qu’il
est connu dans toute l’Angleterre dans les chansons. Un jour, par la
volonté de Dieu, il tombe trés gravement malade, il est affecté d’un
mal de téte si violent que les médecins lui conseillent de se faire
écorcher jusqu’á l’os en quatre endroits de la téte. Pendant plusieurs
années il devient si faible qu’il ne peut plus marcher. Puis au bout de
nombreuses années, son état s’améliore avec l’aide de Dieu, et il se
remet peu á peu á vivre normalement sans pourtant se remettre
totalement. Malgré tout cela il ne s’amende pas, et reste bien peu zélé
dans le service divin. La seule dévotion dont il fasse preuve conceme la
Vierge : chaque fois qu’il entend son nom il soupire et regarde le ciel.
Au bout de quelques années de cette existence, il est rappelé á
Dieu. Trois jours avant sa mort, un jeudi, il perd conscience et reste
comme mort : les médecins ne peuvent plus déceler le moindre
mouvement ni le moindre souffle dans son corps. C’est á ce moment
qu’il a une vision : il se trouve soudainement transporté sur la scéne de
son jugement. Devant lui se trouve une croix lumineuse posée sur un
tróne, sur laquelle est cloué un homme portant une couronne d’épines
et des plaies sur le corps. A sa droite une noble dame, et autour d’eux,
une assemblée d’anges, de prophétes et de saints. Á la gauche du
crucifié il voit une cohorte de démons. II voit les ámes défiler, et partir
qui á droite, qui á gauche. Lorsque son tour vient, il se jette aux pieds
du Christ et lui demande pardon. Le Christ lui répond : « ce n’est plus
le temps du pardon, maintenant est venue l’heure du jugement. » Le
pécheur se toume alors vers la Vierge, qui, prise de pitié, tente de con-
vaincre son fds. Comme celui-ci ne se laisse pas fléchir, elle se jette
alors á ses pieds, découvre sa poitrine et réussit á le convaincre. Elle se
tourne alors vers le pécheur, qui obtient de retoumer « á son corps et á
son libre arbitre » ; il aura désormais trois jours pour faire pénitence.
Revenu miraculeusement á la vie, au grand effroi de ses fréres, il se
repent enfrn amérement de ses fautes passées. Je crois, dit celui qui a
écrit ce miracle, [dans Maríu Saga : « moi qui l’ai vu de mes yeux »],
que ce miracle montre qu’á tout pécheur qui se repent le pardon peut
étre accordé. II montre aussi que la sainte Vierge ne repousse jamais per-
sonne. Par la mére nous arrivons au fils, lui qui a daigné s’incamer, etc.
La longueur de ce miracle s’explique peut-étre en partie par le fait qu’il
combine plusieurs trames. Tel quel, il pourrait en effet figurer sous plusieurs