Gripla - 01.01.2003, Blaðsíða 119
LA MORT ÉDIFIANTE DE CHARLEMAGNE
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magnússaga, qui comprenait sans doute une version de la mort de l’empereur
telle qu’elle se trouvait dans la « Vie Romancée », peut-étre sous une forme
similaire á celle de la Karl Magnus Kr0nike, ainsi que le résumé du Pseudo-
Turpin donné par le Speculum Historiale, qu’il a préféré suivre.
Toujours d’aprés Halvorsen, le rédacteur de KmsB connaissait l’ensemble
de ces textes et a choisi, comme c’est souvent le cas dans sa rédaction, de
suivre plutðt la TPS et Vincent de Beauvais que la version a de la Karla-
magnússaga.22
Le chapitre X. 6. B (Unger 6) se trouve aussi dans la TPS, au chapitre pré-
cédant le récit de la vision de Turpin, soit le chapitre 90, ainsi que dans la
Maríu saga,2i la grande compilation norroise de miracles et de légendes con-
sacrées á la Vierge. D’aprés Halvorsen, « it is fairly obvious that this last
chapter is a late addition ».24 Le savant distingue les chapitres 1 á 5, qui
auraient pu originellement étre con§us comme des suppléments, du chapitre 6,
qui lui semble une addition plus tardive. Mais il tend malgré tout á penser que
les récits des chapitres 1 á 5 ont été empruntés á un recueil d’ « ævintýri », et
non l’inverse. C’est également l’opinion de Jakobsen.
La source de l’épisode de l’abbé Vallterus, qui apparait également dans la
Maríu saga,2S (il existe plusieurs versions manuscrites de cette demiére) n’a
pas été identifiée. Le narrateur situe son récit en Angleterre. Ole Widding et
Hans Bekker Nielsen l’ont rapidement décrit dans un article pam en 196126:
les deux chercheurs rapprochent ce récit de deux épisodes contenus dans deux
manuscrits anglais (British Library Add 15.723, du XIII' siécle, fol. 87v, et
Harley 2851, de 1300 environ, fol. 82r). Le schéma des récits anglais serait le
méme, mais la narration plus courte que la version islandaise. L’adaptation
norroise est en effet assez longue pour un récit exemplaire.
Autre particularité de ce texte, il nous informe sur les lieux et personnages,
alors que les exemples se bornent en principe aux généralités. Sont nommés :
Vallterus, le personnage principal, ancien moine cistercien (« moine gris »),
ayant changé d’habit et de régle pour une abbaye bénédictine dont il est plus
22 Cf. E. F. Halvorsen, T/ie Norse Version of the Chanson de Roland, p. 47.
23 Maríu Saga, I, p. 460 ; l’autorisation faite á Karlamagnús de nommer ses évéques est
également mentionnée á la p. 212.
24 The Norse Version ofthe Chanson de Roland, p. 48.
25 Maríu saga, II, pp. 789 et suivantes. Unger ne reproduit pas le miracle dans la Karlamagnús-
saga et ne Tévoque pas non plus dans l’introduction.
26 “The Virgin bares her Breast. An Icelandic Version of a Miracle of the Blessed Virgin”, pp.
76-79.