Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Page 26
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LE NORD
au Danemark que dans la plupart des autres pays. En Angleterre
on a essayé de résoudre le probléme par les colonies pour tuber-
culeux, par exemple celle de Papworth. Ailleurs on a établi des
usines ou les tuberculeux peuvent s’occuper selon leurs forces.
Bien qu’ils soient rétribués selon le tarif ordinaire, ils ne peuvent
suffire á leur entretien. Les usines sont exploitées par des sociétés
philantropiques qui suppléent aux salaires par des sommes per-
mettant aux malades d’exister. Mais le systéme des colonies ne
serait pas indiqué pour les pays nordiques, ou le malade veut
vivre parmi ses semblables, au milieu des siens, bref, mener une
vie aussi normale que son état le permet. L’Association Nationale
a soumis la question au gouvernement, qui sans doute nommera
bientót une commission chargée de trouver une solution appro-
priée.
Somme toute, la lutte antituberculeuse a fait du bon travail
au Danemark. Comme il ressort de ce qui a été dit plus haut,
la lutte a un caractére á la fois privé et public. L’initiative privée
a posé les jalons, puis les pouvoirs publics ont largement contri-
bué. Le résultat est bon.
Le graphique ci-dessus montre qu’en 1890 sur 10.000 habitants
30 mouraient de tuberculose; en 1939 un peu plus de 3,4, c’est-
á-dire environ 10 fois moins. En 1890, la mortalité par tuber-
culose représentait 25 % des décés, en 1939 un peu plus de 4 %.
Ce sont lá des résultats qui ne sont surpassés par aucun autre
pays. Seule la Hollande avait pu, un moment, rivaliser, mais
quelques années avant la guerre le Danemark avait repris la téte.