Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Page 27
La LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE
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Maintenant nous pourrions nous demander si cet excellent
résultat est du uniquement aux soins médicaux? Eh bien, non!
La tuberculose est une maladie fonciérement sociale, la misére
et l’ignorance contribuent grandement á l’entretenir, par contre
un bon niveau de vie et l’instruction coopérent á la réduire. De-
puis 1900, le Danemark, comme les autres pays nordiques, a
connu de grands progrés: la hausse des salaires qui a permis une
meilleure alimentation, la réduction des heures de travail, l’amé-
lioration considérable de l’hygiéne, particuliérement celle du loge-
ment, et enfin la campagne éducative sur les sources de contagion
et la nature de la maladie. Le sport a aussi une importance tant
directe qu’indirecte: il entraíne et endurcit les jeunes corps dont
la résistance aux bacilles se trouve ainsi accrue, et d’autre part
en obligeant á séjourner en plein air, il empéche les jeunes gens
qui sont, comme nous l’avons vu, les plus exposés á la tuber-
culose, de se réunir dans des locaux mal aérés ou la contagion
est particuliérement grande.
La courbe de la mortalité par tuberculose montre que l’ali-
mentation joue un róle dans la lutte antituberculeuse. Pendant
la guerre précédente, au courant des années 1917—1918, alors
que les conditions alimentaires étaient moins bonnes, la courbe
de la mortalité s’éléve. Elle retombe aussitót que les conditions
redevinrent normales. Pendant la guerre actuelle, malgré de bien
plus grandes restrictions, la mortalité par tuberculose n’est pra-
tiquement pas aggravée — encore. Peut-étre tout au plus indirecte-
ment en ce que la baisse habituelle s’est arrétée. La raison en
est certainement que les phénoménes nutritifs sont mieux connus
qu’il y a 25 ans. Nous savons maintenant que pour conserver sa
santé et sa force de résistance, le corps humain a besoin d’une
certaine quantité de vitamines et de sels, substances qui n’ont
pas encore fait défaut. Mais il faut naturellement aussi tenir
compte de l’énergique lutte prophylactique des dispensaires. Ces
derniéres années le travail de dépistage a été mené vigoureuse-
ment. Pendant á peu prés 10 ans les étudiants de l’université et
des hautes écoles ont été réguliérement examinés et l’on a pu
ainsi découvrir les cas qui nécessitaient un traitement. L’examen
est volontaire et il serait á souhaiter qu’un plus grand nombre
s’y soumette, cependant l’affluence augmente chaque année. De-
puis quelques années, on examine aussi les enfants á leur entrée á
l’école et on les suit pendant toute la période scolaire. Si á sa
sortie de l’école, vers la quinzaine, l’enfant montre encore une
réaction tuberculinique négative, il est généralement vacciné, ce