Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Page 85
PAYSANS DE FINLANDE
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lá ou s’élevait en 1600 une pauvre petite ferme, il se dressait en
1900 plusieurs maisons prospéres; mais l’impöt était toujours le
méme et quand, en plus, l’agriculture rationnelle et l’amélioration
des moyens de communication élevérent considérablement le
rendement des terres, les impöts qui correspondaient au loyer exigé
pour une surface pareille ne représentaient plus pour le paysan
qu’une petite dépense perdue au milieu de la foule de ses autres
dépenses. Caractéristique est le fait que l’impöt foncier qui, lors
des premiers budgets de la Finlande autonome représentant une
vie normale, constituait les 19/zo des revenus de l’État, ne repré-
sentait plus, á la fin de l’autonomie, que le 1/20 de ceux-ci. En
méme temps que la charge des impöts était allégée, les paysans
sortirent de cette dépendance, quelquefois irritante, á laquelle
l’ancienne organisation du paiement des impöts les avait soumis.
L’on se mit peu á peu, au cours du XIXe siécle, á payer directe-
ment á la couronne les impöts destinés auparavant á couvrir le
traitement des officiers et des fonctionnaires.
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En 1747, l’on autorise, sous certaines conditions et avec cer-
taines limites, le morcellement des propriétés au-delá du minimum
fixé. L’influence du libéralisme agissant sur la politique écono-
mique, l’on abolit plus tard, au cours des années 1864 á 1916,
toutes les restrictions concernant la division de la terre. Celle-ci
commenga á devenir en méme temps un objet de commerce. On
vendit des fermes dans leur totalité et on en détacha des par-
celles qu’on vendit également. La conception de la terre familiale
perdit sa signification; lá ou il a été possible d’étudier la question,
l’on a pu constater que les ventes aux parents collatéraux devin-
rent rares. On limita le droit de rachat familial par une loi datant
de l’an 1879 et la méme année entra également en vigueur une
seconde loi qui devait avoir une influence de premiére importance
sur les rapports familiaux des paysans. L’on accorde aux filles
un droit au partage égal á celui des garfons. Les paysans crai-
gnaient, avec raison, qu’il ne devínt difficile, pour le fils á qui
la maison échéait, de payer les frais de rachat qui se trouvaient
ainsi augmentés, á ses cohéritiers. On constate, dans une descrip-
tion locale publiée un peu plus tard, que le partage égal accordé
aux filles « contribue beaucoup au fait qu’en recherchant une