Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Qupperneq 88
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LE NORD
de mathématiques de PUniversité ... S’il ne s’agit pas encore d’une
civilisation avancée, on peut facilement constater que cette classe
s’en rend compte et cherche á y remédier par tous les moyens
possibles. Il n’est plus rare, actuellement, de trouver chez ces
paysans une bibliothéque qui renferme tout ce que la littérature
finlandaise peut offrir. » Les fils et les filles de ces riches paysans
peuplérent les écoles secondaires dés que Pon commenfa a fonder
des établissements de langue finnoise et, á certains moments, pres-
que un tiers des éléves inscrits á PUniversité étaient des enfants de
paysans.
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Un des traits fondamentaux de la féodalité était que la juri-
diction, c’est-á-dire le pouvoir de rendre la justice et de décider
des affaires concernant Padministration locale, d’une maniére ou
d’une autre, se trouvait attachée á la propriété fonciére du noble.
Le droit de juridiction dont jouirent les comtes et les barons sur
leurs domaines pendant une courte période en Suéde-Finlande
reste le seul exemple du droit de rendre la justice confié á des
particuliers, conformément aux principes féodaux. Pendant long-
temps, les fonctionnaires nommés par la couronne n’eurent pas
grand’chose á dire dans les affaires intérieures des communes
rurales; au contraire, les paysans conservérent jusqu’au XVIIe
siécle dans leurs mains, aussi bien en Suéde qu’en Finlande, Pad-
ministration locale. Les paysans, assistant aux assises, prirent part
aux décisions administratives locales. Le Jury, qui avait souvent
une influence décisive sur le jugement, était choisi parmi eux; et
les fonctionnaires administratifs des communes étaient aussi choisis
parmi et par les paysans. Ceux-ci faisaient entrer eux-mémes en
vigueur les décisions des assises par Pintermédiaire de ces fonc-
tionnaires ou d’autres hommes choisis dans cette intention. Au
moyen áge, Pintendant ne venait pas chez le paysan, méme pas
pour lever l’impót de la couronne, mais les propres hommes de con-
fiance des paysans percevaient Pimpót et transmettaient á Pin-
tendant les revenus de tout le district. Les paysans prenaient part,
dans les assemblées de la paroisse, á Padministration de celle-
ci et élisaient, aussi bien á Pépoque catholique qu’á Pépoque
luthérienne, leurs prétres, bien entendu, avec le concours des
autorités ecclésiastiques. Le droit de patronage du roi ou du noble