Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1943, Síða 158

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LE NORD
II faut y ajouter de nombreuses trouvailles de petits objets d’art
et de dons votifs se rapportant au temple. Les documents épigra-
phiques contiennent de précieux détails sur l’histoire et le culte
du sanctuaire, et sur les conditions politiques, économiques et
culturelles de la ville de Lindos et de l’íle de Rhodes. Les nom-
breuses signatures d’artistes, gravées sur les socles de marbre dé-
gagés, présentent un grand intérét pour l’histoire de la sculpture
grecque. A ce propos, Théodore Reinach, qui, en compagnie de
Gustave Fougéres, visita les fouilles en 1904, écrivit sur le livre
des visiteurs son désir de féliciter « les compatriotes de Thor-
valdsen d’avoir retrouvé ce magnifique chapitre de l’histoire de
la sculpture grecque ». Les statues mémes, qui, pour la plupart,
ont été de bronze, ont disparu, mais cependant on mit au jour
un nombre assez important de fragments de sculptures de diffé-
rentes matiéres; l’étude de ces trouvailles fut confiée, en 1942,
á M. Vagn Poulsen40) (voir ci-dessous). En méme temps, la Fon-
dation Carlsberg invita M. Ejnar Dyggve (voir ci-aprés) á se
charger de la publication des édifices du sanctuaire et du petit
théátre cultuel annexe. L’architecture lindienne, qui date de la
fin du classicisme et de l’époque hellénistique, offre une ample
matiére pour l’histoire de l’architecture, éclairant la période inté-
ressante ou l’architecture grecque se développe de la forme du
temple simple á des formes plus compliquées avec leurs exigences
spéciales d’une composition d’ensemble. A certaines périodes
Rhodes fait fonction d’un carrefour ou se mélent les influences
d’Égypte, de Syrie et de Gréce; elle était située entre les vieilles
civilisations de Chypre d’une part et de Créte d’autre part, et la
terre ferme la plus proche était l’Ionie, avec ses grandes cités
dominatrices. On comprend, dés lors, que l’Acropole lindien fut
un champ de fouilles heureusement choisi (fig. 12 et /j).47)
petits objets, 1931, II, Inscriptions, 1941. M. Blinkenberg a également écrit,
en danois, un court résumé de l’ensemble des fouilles: De danske Udgrav-
ninger i Lindos. Festskrift til F. Poulsen. Kobenhavn 1941. — Nommons
parmi les autres ouvrages de M. Blinkenberg, sa monographie sur l’Aphro-
dite de Cnide, l’œuvre capitale de Praxitéle, ainsi que son manuel systé-
matique sur les fibules grecques.
48) Étudia en 1932 les fragments des sculptures lindiennes au musée de
Constantinople, ou ils avaient été transférés avec les autres trouvailles de
Lindos.
47)L’archéologue suédois Martin P. Nilsson prit également part, en
1905 et en 1907, aux fouilles de Lindos. Son róle était d’étudier les timbres
de fabrication, dont prés de 3000 ont été retrouvés sur les anses d’am-