Gripla - 01.01.2003, Blaðsíða 115
LA MORT ÉDIFIANTE DE CHARLEMAGNE
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méme fa?on, comme on peut le constater gráce á quelques rapides observa-
tions.
Tout d’abord, bl s’achéve sur la phrase reportée en note dans l’édition
Unger, p. 552 : « ok þvi' villda ek, at sii vigsla gjqrd irdi gjnkar sæmiliga. »
(AM 531 4to : 282 v). « Et c’est pourquoi je voudrais que cette consécration
soit faite avec des honneurs particuliers » (ou « gjgrd » est le participe passé,
qu’on attendrait plutðt aprés l’auxiliaire « irdi »). b2 (inconnu de Unger) a
interprété autrement cette phrase, qu’il rend par : « og þuj villda eg ad su
vijg<s)lugiord yrde Einkar <s)æmel/ga giprd », ou le rédacteur a compris le
premier « giord » comme partie d’un substantif « vígslugörð », et conséquem-
ment ajouté un participe á la fin de la phrase.
De plus, contrairement á bl, b2 n’a pas laissé la saga sur ce chapitre
inachevé. Le rédacteur a laissé une demie-page blanche aprés ce paragraphe,
puis sur la page suivante, qui est aussi sa derniére, il a reporté la vision
d’Egidius et de la mort de Charlemagne qui correspond trait pour trait, non á
la version de B, mais au texte de la Karl Magnus Kr0nike (KMK). b2 a-t-il
traduit lui-méme le texte danois ou bien a-t-il utilisé une traduction
préexistante ?
On a conservé plusieurs traductions islandaises de la Karl Magnus Kr0n-
ike. P. L. Hjorth en décrit cinq, qu’il pense étre dérivées de la version « 1534 »
de sa chronique.10 Je n’ai pas relevé d’affinités flagrantes entre Karlamagnús-
saga b2 et KMK 1534, par opposition aux autres versions de Karl Magnus
Kr0nike, mais une analyse détaillée resterait á faire. D’autres traductions,
auxquelles P. L. Hjorth n’a pas eu accés, sont mentionnées dans le catalogue
de la bibliothéque d’Islande de Páll Eggert Ólason,11 et par Agnete Loth.12
Aprés une rapide enquéte, il s’avére que l’une, Lbs 1502 4to, est comprise
dans un recueil copié en 1902 par Magnús Jónsson de Tjaldanes, d’aprés un
manuscrit plus ancien. La partie consacrée á la saga s’achéve sur un texte
entiérement différent de toutes les versions jusqu’ici mentionnées (la vision de
Turpin en est absente, et on y décrit le sacrement de « Ludvik » le fils de
Karlamagnús, contrairement á toutes les versions donnant « Lodarius »). La
seconde, ÍB 186 4to, du XVIIP siécle, s’achéve au milieu du « Geiplu þáttr »,
soit l’équivalent de la branche VII. Ni l’une ni l’autre de ces traductions ne
10 Karl Magnus Krfinike, pp. liv-lix.
11 Skrá um handritasöfn Landsbókasafnsins.
12 Karlamagnús saga (DSL), « Les manuscrits norrois », p. 370.