Milli mála - 05.07.2016, Blaðsíða 192
Milli mála 7/2015 199
SARA EHRLING, BRITT-MARIE KARLSSON
UNIVERSITÉ DE GÖTEBORG
Didon et Énée dans le seizième siècle
français
La version d’Hélisenne de Crenne de l’Énéide1
1. Introduction
n 1541 est parue la première traduction en prose française des
quatre premiers livres des douze de l’Énéide de Virgile2. Elle est
attribuée à « ma dame Helisenne » de Crenne3, auteure de plusieurs
ouvrages littéraires ayant vers cette époque déjà remporté un vif suc-
cès4. D’après les connaissances actuelles, le nom d’Hélisenne de
Crenne constitue probablement le nom de plume d’une Marguerite
1 Les résultats présentés dans cet article sont le fruit d’un projet de recherche fi-
nancé par le Conseil scientifique national suédois (Vetenskapsrådet, no 421-2013-
1056).
2 Hélisenne de Crenne, Les Quatre premiers livres des Eneydes du treselegant poete
Virgile, Traduictz de Latin en prose Francoyse, par ma dame Helisenne, Paris :
Denys Janot, 1541. Nous avons légèrement modernisé l’orthographe dans les cita-
tions de ce texte.
3 Sharon Marshall, The Aeneid and the Illusory Authoress: Truth, fiction and femi-
nism in Hélisenne de Crenne’s Eneydes, pp. 78–79 (disponible sur
https://ore.exeter.ac.uk/repository/bitstream/handle/10036/3249/MarshallS_TP-
C.pdf?sequence=3), commente le fait que les deux parties du nom de la traductri-
ce, « Helisenne » et « De Crenne », sont séparées sur la page de titre, et suggère
que le premier nom pourrait désigner la persona créée et mise en avant comme
traductrice et auteure (et personnage principal dans les autres ouvrages attribués
à Crenne), et le second la personne référentielle.
4 Hélisenne de Crenne, Les Angoysses douloureuses qui procedent d’amours. Édi-
tion critique établie, présentée et annotée par Christine de Buzon, Champion :
Paris, 1997 [1538] ; Hélisenne de Crenne. Les epistres familieres et invectives. Édi-
tion critique commentée par Jerry C. Nash, Champion : Paris, 1996 [1539] ; Héli-
senne de Crenne, Le Songe de madame Helisenne. Édition critique commentée
par Jean-Philippe Beaulieu et Diane Desrosiers-Bonin, Champion : Paris, 2007
[1540].
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