Milli mála - 2021, Blaðsíða 144
MILLI MÁLA
Milli mála 13/2021 143
millions ! – de ses collocations, qui paraissent si banales au locuteur
natif. »
Ainsi, un bon dictionnaire bilingue fournit non seulement des
équivalents pour chaque mot-entrée, mais également de nombreux
exemples d’utilisation qui illustrent l’emploi du mot-entrée, des
collocations (comme hvít lygi mentionnée ci-dessus) et des locutions
figées au sens figuré.
Dans cet article nous allons nous concentrer sur la collocation en tant
qu’entité à prendre en compte dans les dictionnaires bilingues. Plus
précisément, nous examinerons le traitement des collocations dans un
nouveau dictionnaire islandais-français en ligne, LEXIA, qui est en
cours d’élaboration. Avant d’étudier la place des collocations dans la
lexicographie bilingue, nous ferons un point sur les deux principales
approches en ce qui concerne la définition du concept de collocation.
II. Les collocations
Le terme collocation a été introduit dans les années trente par Firth
dans le cadre de l’école contextualiste britannique2 pour décrire
« certains phénomènes linguistiques de cooccurrence qui relèvent
essentiellement de la compétence linguistique des locuteurs natifs »
(Williams 2003, 33).3 Le terme lui-même est récent en français,
comme le constate Tutin, alors que la notion est plus ancienne car on
la trouve déjà chez Bally (1951 [1909]) « sous le terme de série
phraséologique » (Tutin 2013, 47–48). On peut également parler
d’affinités syntagmatiques car il s’agit d’une affinité entre, le plus
souvent, deux composants d’un syntagme. Cop (1991) emploie, en
effet, l’adjectif anglais affinitive dans sa définition de collocation et
constate que les collocations se situent dans un continuum entre
séquences libres et séquences complètement figées et/ou figurées :
« Collocations are affinitive, bipartite lexical combinations which, in
terms of the attractive force between their two component parts, can
be situated between free combinations and idioms […] ». Hausmann
2 Le contextualisme, développé par Firth et ses successeurs, « prône l’étude de la langue en contexte,
et ce pour pouvoir mieux la comprendre, l’enseigner et la traduire » (Williams 2003, 34).
3 Il convient de préciser que la définition du concept de la collocation est plus large selon l’école
contextualiste britannique, que d’après l’approche qualitative (cf. II.1) qui définit la collocation
comme une « cooccurrence lexicale restreinte » (Hausmann et Blumenthal 2006, 3).
SURRENDER AND SACRIFICE RÓSA ELÍN DAVÍÐSDÓTTIR