Milli mála - 2021, Blaðsíða 159
MILLI MÁLA
158 Milli mála 13/2021
En revanche, comme le précise Williams (2003, 37), les idées ou
« hypothèses doivent désormais être formulées à partir des données
réelles ». Ainsi, les deux approches de conception de la collocation se
croisent. Dorénavant, nous avons à notre disposition un corpus très
large pour la langue islandaise, Risamálheild (Steingrímsson et al.,
2018) qui permet d’étudier plus précisément les cooccurrences d’un
mot donné ainsi que les collocations. Ce corpus a déjà servi pour tro-
uver des unités lexicales qui, y étant fréquemment attestées, méritent
d’être ajoutées à la base de données lexicographique et au dictionnaire
ISLEX en tant que motentrées. Il serait intéressant d’explorer ce corpus
afin de trouver davantage de collocations ou affinités syntagmatiques
à ajouter dans un dictionnaire bilingue dans lequel l’islandais est la
langue source. En effet, un des moyens de décourager l’emploi fréquent
par les apprenants d’outils médiocres comme Google Traduction est de
fournir des dictionnaires en ligne qui proposent une microstructure
riche d’exemples avec davantage d’informations syntagmatiques.
Conclusion
Vu leur importance dans la langue, nous avons voulu porter une
attention particulière aux collocations. Nous avons étudié leurs
caractéristiques et leur traitement dans les dictionnaires bilingues en
nous appuyant sur des ouvrages et des articles dans les domaines de
la lexicographie et de la phraséologie. Plusieurs linguistes (cf.
Hausmann et Blumenthal 2006, Cop 1991) ont constaté que les
collocations se situent sur un continuum entre combinaisons libres et
séquences complètement figées. Or, la ligne de séparation entre une
combinaison libre, une collocation et une locution figée n’est pas nette
et les dictionnaires bilingues doivent prendre toutes sortes de
syntagmes en considération, et non pas uniquement les locutions
strictement figées et figurées.
Nous avons pu constater que les collocations sont particulièrement
importantes dans l’acquisition d’une langue étrangère et, par
conséquent, dans un dictionnaire bilingue. En général, l’utilisateur
étranger comprend les collocations puisque leur sens est compositionnel.
En revanche, leur production dans une langue étrangère est plus
PIEUX MENSONGE OU MENSONGE BLANC ?
10.33112/millimala.13.6