Milli mála - 2021, Blaðsíða 149
MILLI MÁLA
148 Milli mála 13/2021
d’idiome. Ainsi, nous pouvons formuler un énoncé librement « en
choisissant des mots et des formes grammaticales, mais, en même
temps, nos choix sont limités par des conventions et des phrases
préfabriquées qui font partie de la compétence linguistique d’un
locuteur natif ». D’après Granger et Paquot (2008, 29), l’approche
distributionnelle a montré que plusieurs unités qui n’ont pas été
considérées comme appartenant à la phraséologie sont en fait répandues
et centrales dans la langue tandis que des séquences très restreintes
telles que les locutions idiomatiques et les proverbes sont rares.
L’approche distributionnelle est donc moins étroite que celle dite
traditionnelle. En revanche, comme le remarque Siepmann (2008,
186), les résultats obtenus doivent toujours être analysés pour ne pas
inclure des cooccurrences entièrement dues au hasard comme « hotel
at », « either hotel » ou « nature because ».
Afin d’éviter un flou terminologique, les auteures Granger et
Paquot (2008, 42) proposent d’employer le terme collocation dans le
sens traditionnel pour des préférences dans les relations syntagmatiques
entre deux lexèmes (cette préférence étant déterminée par l’usage), et
de parler simplement de « cooccurrent » pour faire référence aux
cooccurrences statistiques (résultat d’extraction automatique d’un
corpus) (Granger et Paquot 2008, 41).
Williams (2003, 33), qui constate que « le concept de collocation
est difficile à formaliser et [qu’]aucune définition ne fait l’unanimité »,
précise également que si les grandes maisons d’édition ont adopté une
définition contextualiste du sens, ce qui a encouragé l’inclusion des
collocations dans les dictionnaires, c’est cette inclusion dans les
dictionnaires qui a « obligé les chercheurs à un traitement plus
formel ». Il constate également que l’approche traditionnelle « a
cependant permis de jeter les bases d’une meilleure prise en compte
des collocations dans les dictionnaires » (Williams 2003, 41).
En effet, même si l’approche dite sémantique se concentre sur la
hiérarchie sémantique dans la définition de ce qu’est une collocation,
la fréquence est quand même un facteur en ce qu’il s’agit d’une
cooccurrence habituelle ou usuelle dans la langue.
Conformément à la conception traditionnelle de la collocation,
nous considérons qu’il y a une relation hiérarchique entre les
constituants qui ont un statut sémantique différent. Ainsi, nous
PIEUX MENSONGE OU MENSONGE BLANC ?
10.33112/millimala.13.6