Milli mála - 2021, Blaðsíða 146
MILLI MÁLA
Milli mála 13/2021 145
collocation donnée ont la même signification que lorsqu’ils sont
employés séparément en dehors de cette collocation (Sverrisdóttir
2009, 163–164).
Généralement, on considère qu’il y a deux grandes approches
phraséologiques, l’approche dite qualitative et l’approche quantitative.
Selon l’approche qualitative, les unités phraséologiques définies par
des critères linguistiques se situent sur un continuum, allant des
phrasèmes les plus opaques et figés jusqu’aux phrasèmes qui sont plus
transparents et variables. Quant à l’approche quantitative ou
distributionnelle, elle identifie des cooccurrences lexicales à partir de
leur fréquence dans des corpus (Granger et Paquot 2008, 28).
Ces deux approches se manifestent notamment dans deux
conceptions de la collocation. Selon l’approche essentiellement
qualitative ou sémantique (chez des auteurs comme Mel’čuk 1998,
González Rey 2002, Hausmann 2003, Grossmann et Tutin 2003), on
suppose qu’il y a une relation hiérarchique entre les constituants
d’une collocation qui ont un statut sémantique différent (Siepmann
2005, 410) et le terme collocation est défini comme « une cooccurrence
lexicale restreinte » (Hausmann et Blumenthal 2006, 3).
Selon l’approche orientée sur la fréquence, par exemple chez
Sinclair (1991), ce sont les cooccurrences statistiquement significatives
de deux ou plusieurs mots qui sont étudiées (Siepmann 2005, 410).
Le terme collocation est alors employé pour « l’apparition, soit fréquente,
soit statistiquement significative (compte tenu des fréquences
pondérées) de deux unités lexicales données dans un contexte plus ou
moins étroit » (Hausmann et Blumenthal 2006, 3).
Afin d’avoir un aperçu plus détaillé sur la définition d’une
collocation, nous présenterons ces deux conceptions de la collocation.
Il convient de préciser, conformément à ce que constate Williams
(2003, 44), que les deux approches « représentent en réalité deux
façons différentes d’appréhender les mêmes phénomènes de
cooccurrences textuelles ».
II.1 L’approche qualitative ou sémantique
L’acception essentiellement qualitative de la collocation s’inscrit dans
la lignée de Bally qui distinguait deux types de « locutions
RÓSA ELÍN DAVÍÐSDÓTTIR