Milli mála - 2021, Blaðsíða 145
MILLI MÁLA
144 Milli mála 13/2021
et Blumenthal (2006, 4) constatent également que les collocations
comme un célibataire endurci et passer un examen se situent entre la
combinaison libre et la locution idiomatique ou figurée :
Étant une unité polylexicale codée en langue, la collocation se distingue
premièrement de la combinaison libre, non combinée en langue, qu’elle
soit banale (oublier un examen, un célibataire rancunier) ou originale (lait noir,
la route se rabougrit, le jour se fissure). Mais elle se distingue aussi d’autres
unités polylexicales codées en langue, notamment de la locution
idiomatique ou figurée (prendre la mouche, casser les pieds à qqn) qui est
codée en langue mais n’a pas de base (ni, par conséquent, de collocatif),
puisqu’elle signifie et est sélectionnée par le locuteur en bloc (le locuteur
ne parlant pas de mouche ou de pieds).
C’est donc la cooccurrence restreinte qui distingue les collocations des
séquences libres tandis que c’est leur transparence sémantique qui les
distingue des locutions figurées comme le constate Laufer (2011, 30) :
Collocations are defined as habitually occurring lexical phrases that are
characterized by relative transparency in meaning and formrestricted
cooccurrence of elements. Restricted cooccurrence distinguishes collocations
from free combinations in which the individual words are easily replaceable
following the rules of grammar. Relative semantic transparency of
collocations, on the other hand, distinguishes them from idioms whose
meaning is opaque since it cannot be understood from the words that
compose it.
En effet, Murano (2010, 79) a constaté que « le figement le plus faible
se trouve dans les collocations, qui respectent la compositionnalité du
sens, mais limitent la liberté de cooccurrence ».4 Les collocations sont
donc des unités syntagmatiques qui, d’une manière générale, peuvent
être définies comme étant des locutions figées ne comportant pas (ou
très rarement) de sens figuré,5 c’est-à-dire que les composants d’une
4 La polylexicalité mise à part, le figement et la noncompositionnalité sémantique (ou l’idiomaticité)
sont les deux principaux critères employés pour définir les phrasèmes (ou locutions figées).
5 Pour une discussion plus détaillée sur la typologie de différents phrasèmes et sur l’établissement d’une
terminologie pour désigner ces différents phrasèmes cf. Burger (2010) et Sverrisdóttir (2009).
PIEUX MENSONGE OU MENSONGE BLANC ?
10.33112/millimala.13.6